Petit dictionnaire des mots rares et anciens de la Langue Française
Nabatéen : ENNE
(na-ba-té-in, è-n'), adj. Nom donné par les Arabes à la langue et à la
littérature assyriennes.
Nable : (na-bl'), n. m. Terme de marine. Trou de tarière percé dans un canot et
fermé par un bouchon. Ce bouchon même.
Nacaire : (na-kê-r'), n. f. Ancien instrument de musique militaire, sorte de
timbale.
Nacarat : (na-ka-ra ;
le t ne se prononce pas et ne se lie pas), n. m. 1° La couleur entre le rouge
et l'orangé 2° Adj. invar. Qui est d'une couleur de nacarat.
Naffe : (na-f'), n. f.
Usité seulement dans cette locution : eau de naffe, ancien nom de l'eau distillée de fleurs d'oranger.
Nages : (na-j'), n. f. pl. Anciennement, jupe de frise noire qui se portait dans les grands deuils.
Naïade : (na-ia-d'),
n. f. Divinité inférieure qui, suivant le polythéisme, présidait aux fontaines
et aux rivières. Je sais, quand le midi leur fait désirer l'ombre, Entrer à pas
muets sous le roc frais et sombre, D'où parmi le cresson et l'humide gravier La
naïade se fraie un oblique
sentier, A. CHÉNIER.
Naissain : (nê-sin), n.
m. Nom donné aux jeunes huîtres dans les huîtrières.
Nancelle :
(nan-sè-l'), n. f. Terme d'architecture. Nom de la concavité qui est entre les
deux tores de la base de la colonne, concavité nommée ordinairement scotie.
Nandou : (nan-dou),
n. m. Espèce d'Autruche d'Amérique.
Nansouk : (nan-souk),
n. m. Sorte de belle mousseline.
Naophore : (na-o-fo-r'), adj. Terme d'antiquité égyptienne. Qui porte une figure de temple. Statuette naophore.
Napée : (na-pée), n. f.
Nymphe qui, suivant le polythéisme, présidait aux forêts et aux montagnes, comme les
dryades aux arbres, et les nymphes aux fontaines.
Naquet : (na-kè),
n. m. Proprement garçon de jeu de paume, et, par suite, homme de peu
d'importance.
Naqueter : (na-ke-té), v. t. Attendre
servilement à la porte de quelqu'un (terme vieilli). Il a naqueté longtemps.
Faire naqueter quelqu'un, le faire attendre longtemps.
Nard : (nar ; le d
ne se prononce et ne se lie jamais), n. m. 1° Rhizome ou racine aromatique dont
les anciens se servaient à titre de parfum, et qu'on croit être le spicanard 2° Terme de botanique. Plante
aromatique, genre de graminées.
Narthex : (nar-tèks'), n. m. Dans les anciennes basiliques, portique élevé en
avant de la nef et destiné à contenir les catéchumènes, les énergumènes, et au
centre, en face de la porte de la nef, les pénitents auditeurs, c'est-à-dire
auxquels il était permis d'assister au service divin en dehors du temple.
Narval : (nar-val), n. m. Genre de cétacés appartenant à la famille des delphiniens, où l'on
distingue la licorne de mer, qui porte à l'extrémité de sa mâchoire supérieure
une dent en forme de corne, droite et longue.
Nasard : (na-zar).
1° Adj. Qui a le caractère du parler par le nez 2° N. m. Un des jeux de mutation de l'orgue.
Nasière :
(na-ziè-r'), n. f. Espèce de pince pour guider les
boeufs par le nez.
Naturalibus : (IN) (in'-na-tu-ra-li-bus'), loc. adv. Dans l'état de nudité. Voudrais-tu
voir mon maître in naturalibus ?
REGNARD.
Naulage : (nô-la-j'), n. m. Terme de marine. Synonyme de fret, dans
Naumachie :
(nô-ma-chie), n. f. 1° Spectacle d'un combat naval chez les anciens
Romains 2° Lieu où se donnait ce
spectacle.
Naute : n. m. Pilote : " Ainsi que, après une grande tempeste, combien que la mer soit
apaisée, tremblent longuement les nautes.
" DUCLOS. (
Nautonnier : IÈRE
(nô-to-nié, niè-r'), n. m. et f. Celui, celle qui conduit un navire.
Navarque : (na-var-k'),
n. m. Terme d'antiquité. Commandant d'une flotte ou d'un vaisseau.
Nèble :
(nè-bl'), n. m. Terme rural. Brouillard qui passe pour faire beaucoup de
mal au blé, au commencement de l'été.
Nébulé : ÉE (né-bu-lé, lée), adj. Terme de blason. Qui est en forme de
nuages. Fasce nébulée.
Nef : (nèf), n.
f. Moyen âge. Vase allongé et de vaste capacité, qu'on plaçait sur la table en
face du seigneur. Cette nef
contenait les épices, les vins, les vases à boire, les cuillers.
Nègue-chien : (né-ghe-chiin) ou NÈGUE-FOL (nè-gue-fol), n. m. Petit bateau pour
chasser les gibiers d'eau.
Néméens :
(né-mé-in), adj. m. pl. Terme d'antiquité. Jeux Néméens, jeux solennels qui se faisaient en l'honneur d'Hercule, à
cause de sa victoire sur le lion de Némée.
Némoral : ALE
(né-mo-ral, ra-l'), adj. Terme d'histoire naturelle. Qui habite ou croît dans
les forêts.
Néographe : (né-o-gra-f'), adj. Qui admet une orthographe nouvelle. Écrivain néographe.
Néoménie :
(né-o-mé-nie), n. f. 1° Terme d'astronomie ancienne. Nouvelle lune 2° Fête que
célébraient les anciens à chaque renouvellement de lune.
Néphalisme :
(né-fa-li-sm'), n. m. Abstinence absolue de tout alcool, de tout liquide,
de toute nourriture où l'alcool est contenu.
Neptune : (nè-ptu-n'), n. m. Terme de marine. Atlas maritime contenant des
cartes réduites.
Nérée : (né-rée), n. m. Terme du polythéisme. Nom d'une divinité marine qui
symbolisait l'antiquité de la mer, comme Neptune en symbolisait la puissance.
Fig. La mer.
Néréide : (né-ré-i-d'),
n. f. Terme du polythéisme. Chacune des nymphes présidant à la mer, dont elles
avaient le gouvernement subalterne. Doris, fille de l'Océan, eut de Nérée
cinquante filles nommées Néréides,
toutes désignées par des agréments divers.
Nerférer : (SE)
(nêr-fé-ré), v. pr. Un cheval se nerfère lorsqu'en courant il se coupe les
jambes de devant avec les pieds de derrière.
Néroli : (né-ro-li), n. m. Terme de pharmacie et de droguerie. Huile volatile de
la fleur d'orange.
Nervin : (nèr-vin), adj.
mQui s'emploie à l'intérieur pour fortifier les nerfs ou pour faire disparaître
les douleurs dont ils sont le siége. Baume nervin.
Nesle :
subst. fem. Espece de menuë monnoye dont on se
servoit il y a peu de temps, qui valoit 15 deniers, ou un sol Parisis. Il y en
avoit aussi qui valloient six blancs. Ainsi nommée, à cause qu'on avoit
commencé à les fabriquer dans la tour de Nesle à Paris. (Furetière 1690)
Neume :
(neu-m'), n. f. Signes qui servaient au
commencement du moyen âge à noter le plain-chant, employés d'abord seuls, puis
échafaudés sur et entre les lignes de la portée.
Névé : (né-vé), n. m.
Nom donné à cet état particulier de la neige qui n'est pas encore arrivée, par
la compression et par d'autres causes, à être la glace du glacier.
Nice : (ni-s'),
adj. Terme vieilli. Qui ne sait pas, simple par ignorance. Tant ne fut nice, encor que nice fût, Madame Alix, que le jeu ne
lui plût,
Nielle
: (ni-è-l'), n. m. 1° Terme d'orfévrerie. Ornements
ou figures que l'on grave en creux sur un ouvrage d'orfévrerie, et dont les
traits sont remplis d'une sorte d'émail noir 2° Se dit de l'émail noir dont on
se servait pour faire ressortir la gravure appelée nielle 3° Se dit aussi de l'empreinte en soufre, ou de l'épreuve
sur papier, tirée de la planche de métal.
Nigelle : (ni-jè-l'),
n. f. Genre de renonculacées : la nigelle
cultivée, dite vulgairement nigelle,
poivrette, toute-épice, patte d'araignée, araignée, nielle, dont les semences
sont appelées cumin noir et faux cumin.
Nigoteau :
(ni-go-tô), n. m. Terme de maçon. Quart de tuile placé le long d'un solin ou
d'une tuilée.
Niguedouille : (ni-ghe-dou-ll', ll mouillées), n. m. et f. Synonyme populaire de
nigaud, nigaude.
Nille : (ni-ll',
ll mouillées), n. f. 1° Terme de blason. Se dit d'une espèce de croix ancrée,
plus étroite et plus menue que les croix ordinaires 2° Filament vert et rond,
qui sort de la vigne lorsqu'elle est en fleur 3° Bois qui entoure le manche
d'une manivelle, pour empêcher que le fer en tournant dans la main ne la blesse
4° Nom donné à de petits pitons de fer carrés, où l'on fait passer des
clavettes pour tenir les panneaux de vitre, surtout dans les vitraux d'église.
Nivet : (ni-vè),
n. m. Terme populaire. Remise que l'on fait par-dessous main à celui qui achète
par commission.
Noc : (nok), n.
m. Canal en bois ou autre substance, servant à conduire un ruisseau, par
exemple à lui faire franchir un fossé sans y tomber.
Nocher : (no-ché), n.
m. 1° Anciennement, dans le langage des gens de mer, le contre-maître des
navires d'une certaine importance, et le maître ou patron de quelques petits
bâtiments 2° Dans le langage poétique,
synonyme de pilote.
Noctuelle : (no-ktu-è-l'),
n. f. 1° Variété de hulotte 2° Insecte qui fait du mal au blé dans la tige,
agrostis segetum, papillon de nuit.
Noème : (no-è-m'), n. m. Terme de philosophie. Une idée en général, un
produit de l'intelligence.
Noergie : (no-èr-jie), n. f. Terme de philosophie. Activité de
l'intelligence.
Noliser :
(no-li-zé), v. t. Terme de marine. Affréter. La princesse de Babylone loua ou
nolisa deux vaisseaux pour se transporter, avec tout son monde, dans cette
bienheureuse île.... VOLTAIRE.
Nolition :
(no-li-sion), n. f. Terme didactique. Acte contraire à la volition ;
action de ne pas vouloir.
Nolonté : (no-lon-té), n. f. Volonté contraire.
Nome : (no-m'), n. m. Terme d'antiquité. Poëme en l'honneur d'Apollon.
Nomocanon :
(no-mo-ka-non), n. m. Recueil des canons ou des lois impériales qui y ont du
rapport ou qui y sont conformes.
Non liquet :
(non'-li-kuèt'), mots latins qui signifient : cela n'est pas clair, et qu'on
emploie quelquefois pour dire qu'une chose reste obscure, incomprise.
Nonaïeul : EULE
(no-na-ieul, ieu-l'), n. m. et f. Aïeul, aïeule qui est avant l'octaïeul,
l'octaïeule, c'est-à-dire le neuvième ascendant à partir du père.
Nonce : (non-s'), n. m.
Prélat que le pape envoie en ambassade. Le nonce du pape en France.
Noocratie : (no-o-cra-sie), n. f. Terme de philosophie. Domination de la raison pure
en tant que faculté directrice de toutes les autres.
Noria : (no-ri-a), n. f.
Machine d'irrigation composée d'un tambour autour
duquel s'enroule une chaîne sans fin, qui soutient des seaux ou réservoirs
mobiles, depuis le fond où ils vont puiser l'eau jusqu'à la partie supérieure
où le liquide est élevé. La noria
est employée aussi dans les moulins à blé pour monter le son et la farine aux
étages supérieurs.
Nosogénie : (no-zo-jé-nie), n. f. Développement des maladies ; théorie
de ce développement.
Nosographie :
(no-zo-gra-fie), n. f. Distribution méthodique dans laquelle les maladies sont
groupées par classes, ordres, genres et espèces.
Notule : (no-tu-l'),
n. f. Petite note ; ne se dit qu'en parlant de courtes annotations mises à
un texte ancien.
Noue : (noue), n. f. Terre grasse et humide
qui est une espèce de pré servant à la pâture des bestiaux.
Noulet : (nou-lè ; le t ne se prononce pas et ne se lie pas), n. m. Lorsque
deux combles qui se coupent n'ont pas la même hauteur, le faîte le moins élevé
détermine la longueur de la noue, et à ce point de rencontre on place une
espèce de ferme couchée le long de la pente du grand comble ; c'est ce
qu'on appelle un noulet.
Noumène : (nou-mè-n'), n. m. Terme de philosophie. Se dit, dans le kantisme, des
faits qui se passent dans notre âme elle-même, et qui nous sont révélés par la
conscience. On l'oppose à phénomène.
Nourrain : (nou-rin), n. m. Fretin que l’on met dans un étang pour le
repeupler.
Novale : (no-va-l'), n. f. Terre nouvellement défrichée. Défricher un
bois, et en faire une novale.
Novissimé : (no-vi-ssi-mé), adv. Terme familier. Tout
nouvellement, depuis très peu de temps. Cela est arrivé novissimé, tout novissimé.
Nuaison : (nu-ê-zon),
n. f. Terme de marine. Durée d'un même
vent, d'un même état de l'atmosphère.
Nubileux : EUSE
(nu-bi-leû, leû-z'), adj. Couvert de nuages.
Nuncupatif : IVE
(non-ku-pa-tif, ti-v'), adj. Ancien terme de palais. Testament nuncupatif,
testament fait de vive voix et devant témoins, lorsque les lois admettaient
cette sorte de testament, qui serait nul à présent.
Nundinal : ALE
(non-di-nal, na-l'), adj. Terme d'antiquité romaine. Qui est relatif aux
marchés. Jour nundinal, jour de
marché indiqué par une de ces lettres. On dit aussi jour nundinaire.
Nutation : (nu-ta-sion ; en vers, de quatre syllabes), n. f. Oscillation
habituelle de la tête, vulgairement appelée branlement de tête.
Nychthémérique :
(ni-kté-mé-ri-k'), adj. Terme d'astronomie. Qui appartient, partie au jour,
partie à la nuit.
Nyctalope : (ni-kta-lo-p'),
n. m. et f. Terme de médecine. Celui ou
celle qui ne voit pas pendant le jour, et qui ne reprend la faculté de
distinguer les objets que quand le jour tombe et que la nuit arrive.
Nyctobate : (ni-kto-ba-t'), n. m. et f. Somnambule.
Nyctostratége :
(ni-kto-stra-tè-j'), n. m. Nom, dans les villes grecques, de commissaires
chargés de la police de sûreté urbaine.
Nymphaea : ou NYMPHÉA
(nin-fé-a), n. m. Nom grec du nénuphar (probablement parce que l'on comparait
la plante à une nymphe des eaux). Le nymphéa blanc, dit vulgairement lis d'eau,
nénuphar, blanc d'eau, lis des étangs et lune d'eau.
Nymphée : (nin-fée),
n. f. ou NYMPHÉUM (ninfé-om'), n. m. Dans l'antiquité, grotte naturelle ou
artificielle, petit temple avec une fontaine qui était consacré aux nymphes.
Lieu où il y a de l'eau, orné de statues, de bassins, etc.