Petit dictionnaire des mots rares et anciens de la Langue Française
Iambes : (i-an-b'), n. m. plur. Dans la
littérature française, pièce de vers satirique d'un caractère acerbe, composée
d'un alexandrin et d'un octosyllabe, à rimes croisées, et dont le premier
modèle se trouve dans les poésies d'André Chénier.
Ianthin : INE (i-an-tin, ti-n'), adj. Terme
didactique. Qui est d'un violet plus ou moins brillant.
Iatrion : (i-a-tri-on),
n. m. Terme d'antiquité. Local où le médecin avait ses instruments et ses
appareils, où il pratiquait des opérations, pansait des plaies, réduisait des
luxations et des fractures et donnait des consultations.
Iatrique : (i-a-tri-k'), adj. Qui appartient à l'art du
médecin.
Ibidem : (i-bi-dèm'),
mot latin dont on se sert, dans les citations, pour rappeler, sans le répéter,
le nom de l'auteur, le titre d'un ouvrage. Substantivement. Un ibidem. Des ibidem.
Icelui : (i-se-lui), ICELLE
(i-sè-l'), pron. démonstratif. Vieux mot employé quelquefois encore dans le
style de pratique et dans le langage familier. Comment Candide fut élevé dans
un beau château et comment il fut chassé d'icelui, VOLTAIRE.
Ichnographie : (i-kno-gra-fie), n. f.
Terme d'architecture. Plan horizontal et géométral d'un édifice.
Ichor : (i-kor), n. m. 1° Terme
de mythologie. Dans Homère, le liquide qui coule dans les veines des dieux et
leur tient lieu de sang 2° Terme de médecine. Liquide purulent et putride que
fournissent certaines plaies de mauvais caractère.
Ichthyique :
(i-kti-i-k'), adj. De
poisson, qui consiste en poisson. Régime ichthyique.
Icoglan : (i-ko-glan), n. m. Page
du Grand Seigneur. Au fond d'un sérail inutile, Que fait parmi ces icoglans Le vieux successeur imbécile
Des Bajazets et des Orcans ? VOLTAIRE.
Iconostase : (i-ko-no-sta-z'), n. f.
Dans les églises grecques, sorte de grand écran chargé d'images de saints, à
trois portes ; ces portes se ferment quand le prêtre accomplit quelqu'un
des mystères.
Ictus : (i-ktus'), n. m. 1° Terme
d'ancienne métrique. Coup frappé en marquant la mesure d'un pied 2°
L'accentuation forte d'un mot.
Idémiste : (i-dé-mi-st'),
adj. On appelait docteurs idémistes
ceux qui, dans les assemblées, se contentaient d'opiner du bonnet et de dire
idem, sans apporter de raison.
Idéogénie : (i-dé-o-jé-nie), n. f. Terme de philosophie.
Science qui traite de l'origine des idées.
Ides : (i-d'), n.
f. plur. Le quinzième jour des mois de mars, de mai, de juillet et d'octobre,
et le treizième des autres mois, dans le calendrier des anciens Romains.
Idiosyncrasie :
(i-di-o-sin-kra-zie), n. f. Terme de médecine. Disposition qui fait que chaque
individu ressent d'une façon qui lui est propre les influences des divers
agents.
Idylle : (i-di-l'), n. f. Petit
poëme dont le sujet est ordinairement pastoral ou relatif à des objets
champêtres, et qui tient de l'églogue.
Ignicole : (igh-ni-ko-l'), adj.
Qui adore le feu. Il resta un grand nombre de familles guèbres ou ignicoles à Ispahan jusqu'au temps de
Sha-Abbas, qui les bannit, comme Isabelle chassa les Juifs d'Espagne, VOLTAIRE.
Ignivome : (igh-ni-vo-m'), adj. Terme didactique. Qui
vomit du feu. Se dit des volcans.
Ilion : (i-li-on), n. m. Un des noms de la ville de Troie.
Illation : (il-la-sion),
n. f. 1° Terme de droit. Apport des biens d'une personne qui entre en noviciat
dans une maison religieuse 2° Terme d'Église. Transport ou retour des reliques
d'un saint.
Illustrat : (il-lu-stra), n. m.
Dignité d'illustre.
Ilote : (i-lo-t'), n. m. 1° Nom
d'esclaves, dans la république de Sparte 2° Fig. Celui qui est réduit, dans une
société, au dernier état d'abjection ou d'ignorance.
Imagier : (i-ma-jié), n. m. Autre
forme d'imager, faiseur d'images. Ces précieux manuscrits à miniatures où
s'épuisait la patience des imagiers,
TH. GAUTIER.
Imboire : (in-boi-r'), v. t. 1°
Humecter de. Imboire un corps
d'un liquide. Fig. On l'a imbu de ce principe 2° S'imboire, v. pr. Devenir imbu.
Imbrifuge :
(in-bri-fu-j'), adj. Qui préserve de la pluie. Toile, chapeau imbrifuge.
Immanité : (i-mma-ni-té), n. f.
Cruauté monstrueuse. L'immanité
de Néron.
Immarcescible : (i-mmar-sè-ssi-bl'), adj.
Terme didactique. Qui ne peut se flétrir.
Immun : (i-mun), adj. Se dit d’un organisme
immunisé.
Immuration : (i-mmu-ra-sion),
s.), n. f. Terme d'histoire du moyen âge. Action de séquestrer une personne
entre quatre murailles.
Impatroniser : (in-pa-tro-ni-zé), v. tr.
1° Introduire comme une sorte de patron, de maître 2° S'impatroniser, v. pr. S'établir comme
chez soi. S'introduire dans une maison et y dominer (avec un sens défavorable).
Un inconnu céans s'impatronise, MOLIÈRE.
Impavide : (in-pa-vi-d’), adj. Qui n’éprouve ou ne
trahit aucune peur.
Impeccance : (in-pè-kkan-s'),
n. f. Terme dogmatique. État d'un homme qui ne commet aucun péché.
L'impeccabilité emporte l'impeccance.
Impédiments : (in-pé-di-man), n. m.
pl. Les objets gênant la marche et les mouvements d'une armée en campagne.
Impéritie : (in-pé-ri-sie), n. f. Manque d'habileté. L'impéritie d'un
Chirurgien. Il fit voir une grande impéritie dans cette occasion.
Imperscrutable :
(in-pèr-skru-ta-bl'), adj. Qui ne peut être scruté. Les fins (des choses) sont
toutes également cachées dans l'abîme imperscrutable
de sa sagesse (de Dieu), DESCARTES. On dit aujourd'hui inscrutable.
Impétrant : ANTE (in-pé-tran,
tran-t'), n. m. et f. Personne qui obtient quelque chose , bénéficiaire ex :
diplôme.
Implexe : (in-plè-ks'), adj. Terme
de poésie dramatique. Composé d'événements variés, quoique liés naturellement
au sujet.
Impollu : UE
(in-pol-lu, lue), adj. Terme vieilli. Sans tache, non souillé.
Impresse : (in-prè-s'), adj. f.
Terme de philosophie. Espèces impresses,
celles qui sont imprimées dans nos sens, qui laissent trace dans notre mémoire.
Impugner :
(in-pu-gné), v. t. Attaquer, combattre une proposition, un droit.
Incaguer : (in-ka-ghé), v. t. Terme
bas et vieilli Défier quelqu'un, le braver, en lui témoignant beaucoup de
mépris.
Incamération :
(in-ka-mé-ra-sion ; en vers, de six syllabes), n. f. Terme de chancellerie
de la cour de Rome. Union de quelque terre au domaine de la chambre
ecclésiastique.
Incarnat : ATE (in-kar-na, na-t'), adj. Qui est
d'une couleur entre la couleur de cerise et la couleur de rose. Le bec est incarnat et les pieds sont cendrés,
BUFFON.
Inchoatif : IVE (in-ko-a-tif, ti-v'), adj. Terme de
grammaire. Qui commence. Verbes inchoatifs,
et, substantivement, les inchoatifs,
les verbes qui désignent un commencement d'action, ou un passage d'un état à un
autre, comme beaucoup de nos verbes en ir (avec présent en is, issons, etc.)
tirés d'adjectifs, par ex. : blanchir, grandir, etc.
Incipit : (in-si-pit'), n. m.
Terme de paléographie. Se dit des premiers mots par lesquels commence un
manuscrit. Citer l'incipit des
ouvrages dans un catalogue.
Incise : (in-si-z'), n. f. Terme de grammaire.
Petite phrase qui, formant un sens partiel, entre dans le sens total de la
proposition.
Incunable : (in-ku-na-bl'), adj. Édition incunable, édition qui date des
commencements de l'imprimerie.
Incuse : (in-ku-z'), adj. Se dit
de certaines médailles frappées d'un seul côté, par la négligence et la
précipitation des ouvriers.
Indentation : (in-dan-ta-sion), n. f.
Terme didactique. Échancrure semblable à la trace ou à la morsure
d'une dent.
Indiction : (in-di-ksion ; en
vers, de quatre syllabes), n. f. 1° Convocation à certain jour. Plus
particulièrement. Convocation d'un concile ou d'un synode 2° Prescription. L'indiction d'un jeûne 3° Terme de
chronologie. Révolution de quinze années que l'on recommence toujours par une,
lorsque le nombre de quinze est fini.
Indicule :
(in-di-ku-l'), n. m. Petit index, petite table des matières.
Indult : (in-dult'), n. m.
Privilége accordé par lettres du pape à quelque corps ou à quelque personne de
pouvoir nommer à certains bénéfices, ou de pouvoir les tenir contre la
disposition du droit commun.
Inerme : (i-nèr-m'), adj. 1° Terme
de botanique. Qui n'a ni aiguillons, ni épines 2° Terme de zoologie. Qui n'a
point de cornes.
Infixe : (in-fi-ks'),
n. m. Terme de grammaire. Mot ou partie de mot qui se place à l'intérieur des
mots, de la même façon que le préfixe à la tête, et le suffixeà la fin. Ainsi,
dans amphi-bologie, bo est un infixe.
Inflagration : (in-fla-gra-sion), n. f. Terme
didactique. État d'un corps qui prend feu et se consume.
Influenza : (in-flu-in-dza), n. f. vieilli. Grippe.
Infracteur : (in-fra-kteur),
n. m. Celui qui enfreint.
Infrangible :
(in-fran-ji-bl'), adj. Qui ne peut être brisé.
Infus : USE (in-fû, fu-z'), adj.
1° Répandu dans, en parlant de choses intellectuelles et morales, de qualités,
de sentiments. Claire connaissance de Dieu, amour infus de ce premier être, BOSSUET. 2° Pénétré de.
Ingambe : (in-gan-b'), adj. Qui est bien en jambes, léger,
dispos, alerte.
Inganno : (in'-ga-nno),
n. m. Terme de musique. Cadenza per inganno,
espèce de cadence qui donne une résolution différente de celle que l'oreille
attend.
Iniaque :
(i-ni-a-k'), adj. Terme d'anatomie. Qui a rapport à la nuque.
Innascibilité :
(i-nna-ssi-bi-li-té), n. f. Terme de théologie. Qualité de ce qui ne peut avoir
de naissance ou ne peut naître. L'innascibilité
de Dieu.
In-plano : (in'-pla-no), adj. invar.
Terme d'imprimerie et de librairie. Format in-plano, synonyme de format atlantique, celui où la feuille
imprimée ne contient qu'une page de chaque côté.
Insculper : (in-scul-pé), v. t. Graver en frappant avec
un poinçon.
Insénescence : (in-sé-nè-ssan-s'), n.
f. Terme de physiologie. Qualité de ce qui ne vieillit pas. L'insénescence des facultés
intellectuelles, propriété que certains physiologistes attribuent à ces
facultés.
Institoire : (in-sti-toi-r'), adj.
Terme de droit romain. Action institoire,
action donnée contre un marchand pour ce qui s'est fait en son nom par son
commis ou son facteur.
Intaille : (in-tâ-ll', ll
mouillées), n. f. Terme de beaux-arts. Pierre dure gravée en creux, à la
différence des camées.
Intercourse : (in-tèr-kour-s'), n. f.
L'ensemble des communications commerciales entre deux pays.
Intercurrent : ENTE
(in-tèr-ku-rran, rran-t'), adj. Qui se met entre. Cet événement intercurrent déjoua leurs projets.
Interlune : (in-tèr-lu-n') ou
INTERLUNIUM (in-tèr-lu-ni-om'), n. m. Terme d'astronomie. Temps qui s'écoule
entre le moment où la lune décroissante cesse d'être visible, et celui où elle
reparaît.
Interroi : (in-tèr-roi), n. m.
Terme d'histoire romaine. Magistrat à qui le pouvoir était confié entre la mort
d'un roi et l'élection du successeur ou dans l'intervalle des consulats.
Intinction : (in-tin-ksion), n. f.
Terme de liturgie. Mélange que l'on fait, avant la communion, d'une fraction de
l'hostie avec le vin consacré.
Introït : (in-tro-it'), n. m.
Prières dites par le prêtre à la messe quand il est monté à l'autel, et
chantées par le choeur au commencement des grandes messes.
Inventeur : TRICE (in-van-teur,
tri-s'), n. m. et f. Droit. Celui qui trouve une médaille dans la terre, un
monument enfoui, etc.
Iouler : (iou-lé), v. t. Terme de musique. Chanter à la manière des
Tyroliens et de quelques autres peuples montagnards, avec des coups de gosier
très rapides du grave à l'aigu.
Irato : (AB) (a-bi-ra-to), loc. adv. Par un
homme en colère. Testament ab irato.
Satire écrite ab irato.
Ire : (i-r'), n. f. Terme
vieilli. Courroux, colère.
Irénisme : (i-ré-ni-sm'), n. m. Volonté
œcuménique de tout réconcilier.
Iridescence : (i-ri-dè-ssan-s'),
n. f. Présentation d’aspects de plus en plus irisés.
Irréfragable : (i-rré-fra-ga-bl'),
adj. Qu'on ne peut contredire. Les docteurs qui résolvaient ces questions (des
questions scolastiques) s'appelaient le grand, le subtil, l'irréfragable, VOLTAIRE.
Irréméable : (i-rré-mé-a-bl'),
adj. Latinisme. D'où l'on ne peut revenir.
Irrision : (i-rri-zion ; en
vers, de quatre syllabes), n. f. Action de se rire de. L'irrision des vieilles choses. Action
de celui qui se rit de. L'irrision
des moqueurs.
Isabelle : (i-za-bè-l'), 1° N. f.
Anciennement, sorte d'étoffe de couleur mitoyenne entre le blanc et le jaune.
Les isabelles pâles et dorées
seront teintes avec un peu de raucourt (rocou), Règlem. sur les manuf. août
1669. 2° adj. Qui est de couleur mitoyenne entre le blanc et le jaune, mais
dans lequel le jaune domine. Ruban isabelle.
Isagogique : (i-za-go-ji-k'), n. f.
La science de l'introduction.
Isatis : (i-za-tis'), n. m. Renard bleu
des régions polaires.
Isiaque : (i-zi-a-k'), adj. Relatif à la
déesse Isis et à son culte.
Isobaphie : (i-zo-ba-fie),
n. f. Terme d'histoire naturelle. État d'un corps qui ne réfléchit qu'une
seule couleur.
Isochimène : (i-zo-ki-mè-n'),
adj. Terme de météorologie. Ligne isochimène,
ligne passant par tous les points de la terre qui ont la même température
moyenne en hiver.
Isochrone : (i-zo-kro-n'),
adj. De durée égale.
Isocolon :
(i-zo-ko-lon), n. m. Terme de rhétorique. Période dont les membres sont égaux.
Isohypse :
(i-zo-i-ps'), adj. Terme de géographie. Qui est de même altitude.
Ison : (i-zon), n. m. Terme
d'ancienne musique employé seulement dans cette expression propre au
plain-chant : chant en ison,
psalmodie qui ne roule que sur deux notes.
Isonomie : (i-zo-no-mie), n. f. 1°
Ancien terme de politique. Égalité devant la loi, égalité de droits civils 2°
Terme de minéralogie. Isonomie
des cristaux, état des cristaux qui sont construits suivant la même loi.
Isopet : (i-zo-pè), n. m. Moyen âge.
Apologues de toutes provenances, rédigés en français, avec pour source
principale le poète latin Phèdre. Le genre est celui de la fable.
Isopolitie :
(i-zo-po-li-sie), n. f. Terme de politique. Égalité des droits politiques.
Isotélie : (i-zo-té-lie), n. f.
Terme d'antiquité grecque. Degré intermédiaire, à Athènes, entre la condition
du métèque ou étranger domicilié et celle de citoyen proprement dit ; cet
état assurait à celui qui en jouissait tous les priviléges du droit de cité.
Isothère : (i-zo-tè-r'), adj.
Terme de météorologie. Ligne isothère,
ligne passant par tous les points de la terre qui ont la même température
moyenne en été.
Isséro : (i-ssé-ro), n. m. Nom
donné sur
Ithos : (i-tos'), n. m. Ancien terme
de rhétorique. Partie de la rhétorique qui traite des moeurs, par opposition au
pathos, expression des passions.