Petit dictionnaire des mots rares et anciens de la Langue Française
Abadir : (a-ba-dir),
n. f. Terme de Mythologie. C'est le nom d'une pierre que Saturne devora au lieu
de Jupiter. (Furetière 1690).
Abalourdir :
(a-ba-lour-dir), v. t. Rendre balourd, hébété.
Populaire.
Abaque
: (a-ba-k'), n. m. 1° Terme d'architecture. Tailloir,
partie supérieure du chapiteau des colonnes, sur laquelle porte l'architrave 2°
Terme d'antiquité. Tableau couvert de poussière, sur lequel on traçait des nombres
et on enseignait le calcul.
Abat-faim :
(a-ba-fin), n. m. Terme de cuisine. Pièce de résistance qu'on sert la première
sur table. Au plur. des abat-faim.
Abator :
(a-ba-tor), n. m. Qui est entré en possession. Ce mot, dans les Tenures de
Littleton, désigne celui qui s'est mis en possession, qui s'est saisi d'un
héritage. (
Abat-sons :
(a-ba-son), n. m. Se dit des lames de bois recouvertes de plomb ou d'ardoises
qui garantissent les beffrois de la pluie et renvoient le son vers le sol. Au
plur. des abat-sons.
Abattis : (a-ba-tî), n. m. Terme de fortification. Défense accessoire consistant
en un amas d'arbres entrelacés, liés ensemble et arrêtés sur le sol.
Abattures : (a - ba -
tur'), n. f. plur. Terme de chasse. Trace qu'un cerf laisse dans les
broussailles où il a passé. Le cerf se reconnaît à ses abattures.
Abave : n. m.
Bisaïeul. Du latin abavus, de même qu'on a dit ave ou ayeul du latin avus,
grand-père. " Abave, grand
ave " (Bouteill. Som. Rur. p. 464.), (
Abeausir : (S') (a-bô-sir), v. pr. Marine. Se
mettre au beau. Le temps s'abeausit.
Abée : (a-bée), n. f. Ouverture par laquelle coule l'eau qui fait aller un
moulin. On l'a aussi définie ouverture par où l'eau a son cours quand les
moulins ne tournent pas.
Abeillage : n. m. Droit Seigneurial. Laurière le
définit " un droit en vertu duquel les abeilles épaves et non poursuivies,
appartiennent aux Seigneurs Justiciers. " (La Curne)
Aber : (a-bèr), n. m. Profond estuaire de rivière
en Bretagne.
Abergeage :
(a-bèr-ja-j'), n. m. Ancien terme de jurisprudence.
Contrat primitif et première concession, que le seigneur faisait de son fonds à
son premier emphytéote.
Aberhavre :
(a-bèr-ha-vr'), n. m. Embouchure de fleuve qui forme un port. (LA CURNE)
Ab hoc et ab hâc :
(a-bo-ké-ta-bak),
loc. adv. et famil. Confusément, sans raison. Il parle ab hoc et ab hâc.
Abienneurs : n. m. plur.
Séquestres. (La Curne)
Abigéat : (a-bi-jé-a), n. m.
Terme d'ancien droit criminel. Délit de celui qui détourne les troupeaux
d'autrui pour se les approprier.
Abîme :
(a-bî-m'), n. m. Terme de blason. Centre de l'écu
lorsqu'il porte une ou plusieurs pièces qui ne chargent aucune des autres. Il
porte trois besans d'or, avec une fleur de lis en abîme.
Ab intestat :
(a-bin-tes-ta), loc. adv. Terme de jurisprudence. A
la suite d'une mort sans testament. Héritier ab intestat, succession ab
intestat. Dix têtes viennent ab
intestat partager sa succession, LA BRUYÈRE.
Abiotique :
(a-bi-o-ti-k'), adj. Terme didactique. Où l'on ne peut vivre.
Abir : n. m. Jugement, sens, esprit. .... Vous avar tant d'abir, Bien saurés lors miaus coisir. Albir a eu la même
signification dans le patois Provençal. (La Curne)
Ab
irato :
(a-bi-ra-to), loc. adv. Sous l'influence de la colère. Lettre écrite ab irato.
Testament fait ab irato.
Ablais : (a-blê), n. m. plur. Blés coupés qui sont encore dans le champ.
Abluer : (a-blu-é), v. t. Laver, passer légèrement une liqueur
préparée avec de la noix de galle sur du parchemin ou du papier, pour faire
revivre l'écriture.
Aboillage : n. f. Certain
droit que des Seigneurs Chastelains avaient de prendre les abeilles dans les
forests dependantes de leurs Chastelenies. Ce mot vient de ce qu'on disoit
autrefois aboille, pour abeille. (Furetière 1690)
Aborner : (a-bor-né),
v. t. Mettre des bornes à un terrain. Faire aborner son champ.
Abot : (a-bo), n. m.
Espèce d'entrave que l'on met au paturon pour retenir les chevaux.
Aboucher :
(a-bou-ché), v. t. Mettre face à face, en conférence. Je voulais en secret vous
aboucher tous deux, MOLIÈRE. S'ABOUCHER, v. pr. Conférer
avec quelqu'un. Ils se sont abouchés, et sont convenus de la marche à suivre.
Abradant : adj. Qui racle, ratisse ou gratte. On a dit
au figuré : " les Méridionaux sont paillards à cause de la mélancholie
spumeuse, abradante, et salace.
" Charron. (La Curne)
Abraxas : (a-bra-ksas'), n. m. Pierre précieuse sur laquelle étaient gravés des
caractères et qu'on portait en amulette.
Abrouti :
IE (a-brou-ti, tie), adj. Terme d'eaux et forêts.
Le bois est abrouti quand les
premières pousses ont été mangées par le bétail et sont mal venues.
Abscons : (ab-skon), adj. Difficile à comprendre.
Absidiole
: (ab-si-di-o-l'), n. f. Terme d'architecture. Petite abside.
Abstème :
(ab-stê-m'), n. m. et f. Qui ne boit pas de vin.
Telle qu'est celle (l'exception) des abstèmes,
qui ne peuvent boire de vin, BOSSUET. Nous serions tous abstèmes si l'on ne nous eût donné du vin dans nos jeunes ans,
ROUSSEAU.
Abstrus : USE (ab-stru, struz'), adj. Difficilement accessible à l'entendement.
Une recherche si abstruse et si
embarrassante, BOSSUET.
Abuter :
(a-bu-té), v. t. et v. int. 1° Terme de marine. Mettre bout à bout, ou toucher
par un bout. Ces pièces de bois abutent 2° Au jeu de boule ou de palet, lancer
la boule ou le palet vers un but pour savoir qui jouera le premier. Eh bien,
abutons.
Acade : n. m. Sillage. Oudin, dans son Dict.
explique le mot acade, ou erre
d'un vaisseau, par le sillage. (La Curne)
Acagnarder : (a-ka-gnar-dé), v. t. 1° Rendre cagnard. La
mauvaise compagnie l'a acagnardé, Acad. 2° S'acagnarder, v. pr. Devenir cagnard. S'acagnarder dans un fauteuil. Ces enfants se sont acagnardés au
coin du feu. XVIe s. Je ne me peux contenter de moi mesme, me voyant ici oisif,
acagnardé à un foyer, YVER.
Acanthe :
(a-kan-t'), n. f. 1° Plante dite
vulgairement branche-ursine et remarquable par ses belles feuilles découpées et
recourbées vers l'extrémité. On a dit que la feuille d'acanthe avait servi de
modèle pour l'ornement du chapiteau corinthien. Voici la fête d'Olympie !
Tressez l'acanthe et le laurier, V. HUGO
2° Ornement d'architecture imité de la feuille d'acanthe.
Acare : (a-ka-r'), n. m.
Parasite
de la classe des arachnides responsable
de la gale humaine.
Acatalectique :
(a-ka-ta-lé-kti-k'), n. m. et adj. Terme de
métrique ancienne. On appelait ainsi les vers auxquels il ne manquait aucune
syllabe.
Acaule : (a-kô-l'), adj. Terme de
botanique. Qui n'a pas de tige apparente.
Accointer : (S') (a-koin-té), v. pr.
Faire accointance. Il s'est accointé d'un homme, avec un homme de fort mauvaise
réputation.
Accoiser : (a-koi-zé), v. t. Rendre coi, calme, tranquille. Adoucissons, lénifions
et accoisons l'aigreur de ses esprits, MOLIÈRE.
Accon : (a-kon), n. m. Bateau à fond plat qui cale fort peu d'eau, et qui sert
principalement, dans les Antilles, au chargement des navires de commerce.
Bateau à fond plat employé dans la pèche des huîtres. Petit bateau à fond plat,
qui sert à aller sur des vases, quand la mer est retirée.
Accordailles : (a-kor-dâ-l' ; ll mouillées, et non a-kor-dâ-ye), n. f. plur.
Réunion pour signer un contrat de mariage. Il se trouva peu de parents aux accordailles.
Accore : (a-ko-r'),
n. m. 1° Terme de marine. Con tour d'un banc, d'un écueil 2° Pièce de bois
qu'on dresse pour étayer. Les accores
sont des étançons ou fortes pièces de bois qui servent à étayer un vaisseau en
construction ou en réparation 3° Adj. Une côte, une terre est accore, quand elle est coupée
verticalement à la surface de la mer ou fortement inclinée.
Accouer :
(a-kou-é), v. t. 1° Attacher des chevaux ensemble, de manière que le licou de
celui qui suit soit lié à la queue de celui qui précède ; de la sorte ces
animaux marchent à la file 2° Se dit de l'action du veneur qui suit le cerf et
le joint pour lui donner le coup au défaut de l'épaule ou lui couper le jarret.
Accroire : (a-kroi-r'), v. t. usité seulement à
l'infinitif et avec faire 1° Faire accroire, faire croire ce qui n'est pas vrai
2° En faire accroire, conter des sornettes à quelqu'un, le tromper par de
belles paroles 3° S'en faire accroire, présumer trop de soi-même, s'attribuer
un mérite qu'on n'a pas.
Accrue :
(a-krue), n. f. 1° Agrandissement d'un terrain par
le retrait des eaux, par l'extension des bois, etc. 2° Maille qu'on ajoute à
chaque rangée pour accroître la largeur d'un filet.
Accul :
(a-kul), n. m. Lieu où l'on est acculé, qui n'a point d'issue. Les
voleurs, poussés dans un accul,
y furent pris.
Acédie : n. f.
Paresse. Du mot Latin Acedia. " Li quars pechié de pareche, c'on apele en
clerkois accide. " (Le Miroir, MS. cité par Du Cange, Gloss. Lat. au mot
Acedia.) ", (
Acescent : ENTE (a-sè-ssan, ssant'), adj.
Terme didactique. Qui commence à devenir acide.
Acétabule : (a-sé-ta-bu-l'), n. m. Terme d'antiquité. Sorte de vase destiné au
vinaigre.
Achancri : adj. Gangréné, (
Ache : (a-ch'), n. f. Plante ombellifère qui ressemble au persil. Le front
couronné d'ache toujours verte,
nous nous excitions à jouir de la vie, CHATEAUBRIAND.
Aciculaire : (a-si-ku-lê-r'), adj.
Terme d'histoire naturelle. Qui est mince et allongé en forme d'aiguille.
Acmé : (a-kmé), n. f.
Le plus haut point d'une maladie. Une maladie en son acmé. Après avoir atteint son acmé à la fin de mai, elle (la peste en Mésopotamie) déclinera en
juin et disparaîtra de
Aconché : part. Plaisant, agréable. (La Curne)
Aconit : (a-ko-ni-t'), n. m. Terme de
botanique. Plante fort vénéneuse, de la famille des renonculacées.
Acope : n. m. Sorte de remède. Préparation médicale à bas de simples. (La Curne)
Acossoldahors : n.
m. pl. Conseillers. (La Curne)
Acquéraux : n. m.
pl. Machines de guerre. On s'en servoit pour jeter des pierres. (Borel, Dict.
au mot Acquéraux, La Curne)
Acquêter : (a-kê-ter), v. t. Terme
de jurisprudence. Acquérir un immeuble par un acte quelconque.
Acréantement : n. m.
Promesse.
Acrologique : (a-kro-lo-ji-k'),
adj. Terme de grammaire. Qui appartient au commencement d'un mot.
Acronyque : (a-kro-ni-k'), adj. Terme d'astronomie. Se dit quand un astre se
lève au coucher du soleil, ou quand il se couche au lever. Coucher, lever acronyque.
Acrostiche : (a-kro-sti-ch'), n. m. Ouvrage composé d'autant de vers qu'il y
a de lettres dans le nom pris pour sujet, chaque vers commençant par une des
lettres de ce nom prises de suite. Non-seulement on fit des vers sibyllins,
mais on les fit en acrostiches,
VOLTAIRE.
Acrotère
: (a-kro-tê-r'), n. m. Eléments d’une
façade au dessus de la toiture ou d’une terrasse et qui constituent des rebords
ou des garde-corps ; Piédestaux des figures
que les anciens plaçaient sur les extrémités rampantes et aux sommets des
frontons des temples. Les pinacles, les acrotères
du temple, VOLTAIRE.
Acuminé : ÉE
(a-ku-mi-né, née), adj. Se dit des feuilles, des bractées, des divisions du
calice, dont l'extrémité offre une pointe allongée et aiguë.
Adalie : n. f. Coccinelle marquée de deux points
noirs.
Adamantin : INE
(a-da-man-tin, ti-n'), adj. Qui a la dureté ou l'éclat du diamant.
Ad hominem :
(a-do-mi-nè-m'), loc. adv. Argument ad
hominem, argument attaquant directement la personne à qui l'on
s'adresse.
Ad honores : (a-do-no-rès), loc.
adv. Pour l'honneur, sans fonction ni émolument. C'est
une place ad honores.
Adextré : ÉE
(a-dè-kstré, ée), adj. Terme de blason qui se dit des pièces qui en ont une
autre à leur droite. Pal adextré
d'une croix.
Adieu-va :
(a-dieu-va), n. m. Terme de marine. Commandement que le timonier donne à
l'équipage d'un bâtiment pour virer de bord vent devant.
Adirer :
(a-di-ré), v. t. Perdre, égarer. N'est usité qu'en
jurisprudence. Adirer une pièce.
Adminicule :
(ad-mi-ni-ku-l'), n. m. 1° Terme de jurisprudence. Ce qui, sans former une
preuve complète, contribue à faire preuve 2° Dans le langage général, secours 3° S. plur. Ornements qui entourent la figure
sur une médaille.
Admodiateur : n. m.
Fermier, metayer qui prenait un heritage d'un proprietaire pour le cultiver, et
lui en rendre une partie des fruits. (Furetière)
Admonition : (a-dmo-ni-sion),
n. f. Avertissement. Après avoir inutilement tenté près de moi les admonitions charitables, Marcellin
employa les mesures sévères, CHATEAUBRIAND.
Adonc : (a-don-k), adv.
En ce moment, alors. Adonc
Darius pousse sa dague, et d'aventure n'atteignit que le mage, P. L. COUR.
Adoniser :
(a-do-ni-zé), v. t. 1° Parer avec une grande recherche 2° S'adoniser, v. pr. S'ajuster avec un
trop grand soin. Se dit surtout en parlant des hommes.
Adourner : verbe. Orner, parer, ajuster. Habiller. Apprêter, préparer. Assaisonner. Du latin Adornare, l'on a
fait adourner, aorner au même sens.
" Sion ahorne ta maison et si receos ton Roi. " (St Bernard, Serm.
fr. MSS. p. 381.), (
Adret : n. m. Versant d’une vallée exposé au
soleil.
Adscrit : ITE (ad-skri, skri-t'), adj. Terme de grammaire. Écrit à côté. L'"éta" avec un iota adscrit.
Adventice : (a-dvan-ti-s'),
adj. Terme didactique. Qui survient de dehors. Idées adventices, par opposition à idées innées. Qui vient
accidentellement, accessoirement.
Affaitage : (a-fê-ta-j'), n. m. Terme de
fauconnerie. Éducation d'un oiseau de proie.
Affangissements : (a-fan-ji-se-man), n. m. plur. Terme d'eaux et forêts. Amas de vase dans
le lit des cours d'eau.
Affanure : (a-fa-nu-r'), n. f. Salaire en nature que reçoivent les ouvriers
employés à faire les récoltes.
Afféage : (a-fé-a-j'), n. m. Droit qui était dû pour chaque feu d'un
village.
Afféner :
(a-fe-né), v. t. Terme d'agriculture. Donner la pâture aux bestiaux.
Afféterie : (a-fé-te-rie),
n. f. Recherche mignarde dans les manières ou dans le langage. Dont l'oeil rit
mollement avec afféterie,
RÉGNIER.
Affidé :
ÉE (a-fi-dé, dée), adj. 1° En qui on a
confiance ; sur qui l'on compte. Favori de Philippe et si affidé à Alexandre que.... VAUGEL. 2°
Substantiv. C'est un de ses affidés.
Aposter quelqu'un de ses affidés.
Affliquet : (a-fli-kè), n. m. Petit bijou et objet
de parure agrafé aux vêtements.
Affouer :
verbe. Faire du feu, l'allumer. On a dit en ce sens
: " L'usage per tout mes bois por affoer, por marronner , por édiffier,
etc. " (
Agape : (a-ga-p'), n. f. Repas que les premiers chrétiens faisaient en commun.
Il faut, quand on fait le repas des agapes,
envoyer les meilleurs plats à l'évêque, VOLTAIRE.
Agnat : (ag-na), n.
m. 1° Terme de droit romain. Membre d'une famille 2° N. m. plur. Terme de droit
ancien. Collatéraux descendant par mâles d'une même souche masculine. Les plus
proches parents par mâles qu'on appela agnats, MONTESQUIEU.
Agoniste :
(a-go-ni-st'), n. m. Terme d'antiquité. Le combattant, le lutteur. Il y a une
vieille édition du Samson agoniste
de Milton, précédée d'un abrégé de l'histoire de ce héros, VOLTAIRE.
Agora : (a-go-ra), n. f. Le marché, la place
publique dans les villes grecques.
Agreste :
(a-grè-st'), adj. 1° Qui a un caractère de
rusticité sauvage. De même que l'espèce humaine paraît agreste, contrefaite et rapetissée dans les climats glacés du
Nord.... BUFFON. 2° Il se dit aussi quelquefois en parlant des personnes. Homme
agreste. Manières agrestes.
Ahan : (a-an), n. m.
Grand effort, tel que celui que fait un homme qui fend du bois ou soulève un
fardeau pesant. Suer d'ahan,
faire une chose très pénible.
Aheurter : (S')
(a-heur-té), v. pr. Se heurter à quelque chose, s'opiniâtrer, s'obstiner. S'aheurter à un sentiment, à une
opinion. Elle ne s'était jamais aheurtée à les défendre, J. J. ROUSSEAU.
Aiguade : (è-ga-d'),
n. f. 1° Provision d'eau douce pour les vaisseaux, que l'on va prendre sur le
rivage 2° Endroit où l'on peut faire de l'eau.
Aiguail : (è-gall,
ll mouillées), n. m. Rosée, petites gouttes d'eau qui demeurent sur les
feuilles. Le soleil n'a pas bu l'aiguail
de la prairie, RACAN.
Aiguayer :
(è-gha-ié), v. t. Baigner, rafraîchir, laver. Aiguayer un cheval, c'est le faire entrer dans la rivière jusqu'au
ventre, et l'y promener pour le laver et le rafraîchir.
Aigue : (è-gh'),
n. f. Ancien nom de l'eau.
Aiguillot : (è-güi-llo,
ll mouillées), n. m. Terme de marine. Mamelon des gonds fixés au gouvernail
d'un bâtiment.
Ais : (ê), n. m. Planche de bois. Il se trouve derrière un long ais de menuiserie que porte un
ouvrier,
Aisselle :
(è-sè-l'), n. f. En architecture, partie de la voûte d'un four, depuis la
naissance de cette voûte jusqu'à la moitié de sa hauteur.
Aître : (ê-tr'), n. m.
1° S'est dit pour porche d'église 2° Se dit aussi d'une espèce de galerie
couverte qui entourait les cimetières.
Alacrité : (a-la-kri-té), n. f. État, disposition de celui qui est allègre.
Alaire : (a-lè-r'), adj. Terme de zoologie. Qui a rapport aux ailes.
Albédo :
(al-bé-do), n. m. Rapport entre la quantité de lumière que reçoit un corps non
lumineux et celle qu’il réfléchit.
Alcade : (al-ka-d'), n. m. Nom de certains magistrats en Espagne. Un cacique, un
corrégidor, des régidors et des alcades
formaient le corps militaire, civil et politique, des Réductions,
CHATEAUBRIAND.
Alcyon : (al-si-on),
n. m. Oiseau de mer. Les Poëtes ont
feint que les alcyons rendoient
la mer calme, pendant qu'ils faisoient leurs petits. (Dict. de
l’Académie).
Alérion : (a-lé-ri-on), n. m. Terme de blason. Petit aigle aux ailes étendues,
sans pied ni bec. L'alérion
aux bonds sublimes, Qui se cabre, immense, indompté, Plein du hennissement des
cimes, Dans la bleue immortalité, Victor HUGO.
Alezan :
(a-le-zan, za-n', ou al-zan, za-n'). Adj. Ne
s'emploie qu'on parlant du cheval ou de la jument. Il désigne ce genre de robe
dans laquelle le corps est recouvert de poils rouges ou bruns plus ou moins
foncés, les crins et les extrémités étant de même couleur ou d'une nuance plus
claire.
Alfange :
(al-fan-j'), n. f. Sorte de cimeterre. Contre nous de pied ferme ils tirent
leurs alfanges, De notre sang au
leur font d'horribles mélanges, CORNEILLE.
Algarade : (al-ga-ra-de),
n. f. 1° Incursion militaire 2° Vive sortie contre quelqu'un, insulte brusque,
inattendue. Oui, ventrebleu, c'est moi, Vous venez de me faire une rude algarade, REGNARD.
Aliboron : (a-li-bo-ron), n. m. 1° Maître aliboron,
l'âne. Arrive un troisième larron Qui saisit maître aliboron,
Alizarine : (a-li-za-ri-n'), n. f. Principe colorant que la chimie retire de la
garance, en lui faisant subir divers traitements.
Allége :
(a-lè-j'), n. f. 1° Embarcation qui suit un bâtiment pour le décharger ou le
charger. Il se trouva 198 vaisseaux de guerre en comptant les alléges, VOLTAIRE 2° En termes
d'architecture, mur d'appui d'une fenêtre, moins épais que l'embrasure.
Alleu :
(a-leu), n. m. 1° Terme de droit féodal. Bien
héréditaire. Tenir d'alleu,
posséder héréditairement 2° Franc-alleu,
bien héréditaire exempt de tout droit seigneurial.
Alliacé : ÉE
(al-li-a-sé, sée), adj. Qui tient de l'ail.
Allitération :
(al-li-té-ra-sion), n. f. Répétition de phonèmes
consonantiques destinée à produire un effet soit harmonique soit structurel qui
a le plus souvent une fonction rythmique. Pour qui Sont Ces Serpents qui
Sifflent Sur vos têtes ? RACINE. Elle n’écouTe ni les
gouTTes, dans leurs chuTTes, Tinter d’un siècle vide au loinTain le Trésor… VALERY.
Allumelle :
n. f. Fer delié et plat qui fait le tranchant ou la
lame des épées, couteaux, poignards, etc - On dit proverbialement, qu'un homme
s'est tué de sa propre allumelle, quand il a trop fait la débauche de vin ou de femmes.
(Furetière 1690)
Almadie :
(al-ma-die), n. f. Sorte de grande pirogue de quelques parties de
l'Afrique.
Almée : (al-mée), n. f.
Danseuse indienne.
Alopécie :
(a-lo-pé-sie), n. f. Chute des cheveux, des
sourcils, des poils, accidentelle et prématurée ou sénile, partielle ou totale.
Alumelle :
(a-lu-mè-l'), n. f. 1° Lame de couteau ou d'épée 2° Terme de marine. Petite
plaque de fer qui sert à garnir la mortaise du gouvernail 3° Outil d'acier qui
sert à polir et à achever les peignes.
Amarante : (a-ma-ran-t'),
n. f. 1° Fleur d'automne d'un rouge pourpre et velouté 2° Adj. De couleur amarante. Velours, étoffe amarante.
Amariner : (a-ma-ri-né),
v. t. 1° Envoyer du monde à bord d'un vaisseau pris sur l'ennemi pour y tenir
garnison 2° Habituer à la mer.
Amatir : (a-ma-tir),
v. t. Rendre mat, ôter le poli.
Ambages : (am-ba-j'),
n. f. plur. Circuit de paroles. Point d'ambages,
de circonlocutions, MOLIÈRE.
Amble :
(an-bl'), n. m. Allure dans laquelle le cheval lève ensemble les deux jambes du
même côté, alternativement avec celles du côté opposé. Le magnifique avait un
cheval d'amble,
Ambleure :
subst. fém. Amble. Dans un sens relatif à celui du
verbe ambler, errer son ambleure
a signifié aller et venir, se promener. (
Aménité : (a-mé-ni-té),
n. f. 1° Agrément accompagné de douceur. Aménité d'un lieu. Vous pourrez jouir de l'aménité de
Amers :
(a-mêr), n. m. plur. Terme de marine. Marques
apparentes sur les côtes, telles que clochers, tours, rochers, propres à guider
les navigateurs qui sont à vue de terre.
Amission : (a-mi-ssi-on),
n. f. Terme de théologie et de jurisprudence. Perte. L'amission de la grâce.
Amnicole : (a-mni-ko-l'), adj. Terme de zoologie. Qui vit sur le bord des
rivières.
Amodier : (a-mo-di-é), v. t. Donner à ferme. Synonyme d'affermer.
Amouille : (a-mou-ll',
ll mouillées), n. f. Nom du premier lait
fourni par une vache qui vient de vêler.
Amphibologie : (an-fi-bo-lo-jie), n. f. Arrangement des mots d'où résulte un sens
douteux. Voici un exemple d'amphibologie
dans Molière : Et de même qu'à vous je ne lui suis pas chère.
Amphigouri : (an-fi-gou-ri),
n. m. 1° Écrit burlesque et qu'on remplit de galimatias. Un plaisant amphigouri 2° Discours dépourvu
d'ordre et de sens. Pour élaguer les tortillages et les amphigouris, J. J. ROUSSEAU.
Amphistère : (an-fi-stè-r'), n.
m. Terme de blason. Serpent ou dragon qui a deux ailes, et
qui est souvent representé dans les Armoiries. Ce mot vient du Grec amphi, qui signifie autour, et de ptera, qui signifie aile.
(Furetière)
Amphitryon :
(an-fi-tri-on), n. m. Celui chez lequel, ou aux
frais duquel on dîne. Le véritable amphitryon
Est l'amphitryon où l'on dîne, MOLIÈRE.
Amure :
(a-mu-r'), n. f. Terme de marine. Cordage fixant le point d'en bas, nommé point
d'amure, d'une basse voile qui
se trouve au vent.
Anacamptique : (a-na - kan
- pti-k'), adj. 1° Terme de physique. Qui réfléchit, en parlant du son ou de la
lumière 2° En géométrie, se dit des courbes produites par la réflexion de la
lumière sur une ligne ou sur une surface.
Anachorète : (a-na-ko-rè-t'),
n. m. 1° Religieux qui vit dans la solitude, par opposition à cénobite,
religieux qui vit en communauté avec d'autres 2° Homme qui vit loin du monde.
Il mène une vie d'anachorète.
Anaclastique : (a-na-kla-sti-k'),
Adj. En termes de physique, se dit du point où un rayon lumineux se réfracte ou
se réfléchit. Courbe anaclastique, courbe apparente suivant laquelle une ligne
est vue à travers un milieu réfringent.
Anacoluthe :
(a-na-ko-lu-t'), n. f. Terme de grammaire. 1° Ellipse qui consiste à employer
un relatif sans son antécédent. Je vais où va toute chose, c'est-à-dire dans
les lieux où... 2° Tournure dans laquelle commençant par une construction, ou
finit par une autre, comme dans ces vers de Cinna, V, 1 : Toutes les dignités
que tu m'as demandées, Je te les ai sur l'heure et sans peine accordées.
Anadiplose :
(a-na-di-plô-z'), n. f. Répétition qui consiste à placer deux fois de suite le
même mot à la fin de la phrase qui finit et au début de celle qui commence,
pour donner plus de force à l'expression. Et les princes et les peuples
gémissaient en vain ; en vain Monsieur, en vain le roi lui-même tenait
Madame serrée…BOSSUET.
Anadyomène :
(a-na-di-o-mè-n'), adj. f. Terme d'antiquité. Vénus anadyomène. (En grec, celle
qui sort de l'eau, du grec, en haut, et, aller.)
Anaglyphe : (a-na-gli-f') ou ANAGLYPTE (ana-gli-pt'), n. m. Terme d'antiquité.
Bas-relief ou vase orné de bas-reliefs.
Anagnoste : (a-nag-no-st'), n. m. Terme d'antiquité. Esclave qui, chez les riches
Romains, faisait la lecture pendant le repas.
Anagogique : (a-na-go-ji-k'), adj.
Terme de théologie. Interprétation anagogique, interprétation qui s'élève
du sens littéral à un sens spirituel. Pour distinguer le sens anagogique des phrases hébraïques chez
les prophètes, VOLTAIRE.
Analectes : (a-na-lè-kt'), n. m. plur. Terme de philologie. Morceaux, fragments
choisis d'un auteur ou de plusieurs auteurs.
Analogon : (a-na-lo-gon), n. m. Mot grec. Chose
analogue, analogie.
Anamartésie :
(a-na-mar-té-zie),
n. f. Terme de dogmatique. Absence de péché. L'anamartésie de Jésus.
Anamorphose :
(a-na-mor-fô-z'), n. f. Image déformée dessinée sur une surface plane, qui,
réfléchie par un miroir cylindrique vertical, offre une figure régulière.
Anaphore :
(a-na-fo-r'), n. f. Figure de rhétorique.
Répétition du même mot en tête des phrases ou de membres de phrase. Il y a une anaphore dans ces vers de Delille :
Tendre épouse, c'est toi qu'appelait son amour, Toi qu'il pleurait la nuit, toi
qu'il pleurait le jour.
Anastrophe :
(a-na-stro-f'), n. f. Terme de grammaire. Renversement de construction. Argent
comptant, tambour battant, sans bourse délier sont des anastrophes.
Anatocisme :
(a-na-to-si-sm'), n. m. Capitalisation des intérêts
d'une somme prêtée.
Ancile : (an-si-l'),
n. m. Terme d'antiquité romaine. Bouclier sacré que les Romains croyaient tombé
du ciel, et à la possession duquel ils supposaient attachée la durée de leur
empire.
Andabate :
(an-da-ba-t'), n. m. Terme d'antiquité. Gladiateur
qui combattait à cheval avec un bandeau sur les yeux. Il me semblait que nous
allions tous combattre à la façon des anciens andabates, RETZ.
Andain : (an-din), n.
m. Étendue que le faucheur peut faucher de pas en pas.
Andrinople :
(an-dri-no-pl'), n. f. Usité dans cette locution :
rouge d'Andrinople ou rouge Andrinople, sorte de rouge. Il est dit
aussi rouge turc.
Angarier : (an-ga-ri-é),
v. t. Vexer, tourmenter. L'homme qu'un officier de
Ange : (an-j'),
n. m. En termes d'artillerie, boulet coupé en deux, trois ou quatre parties
enchaînées ensemble, dont on se servait autrefois dans les combats de mer.
Angon : (an-gon), n.
m. Demi-pique à l'usage des Francs. D'autres Francs tiennent une espèce de
javelot nommé angon,
CHATEAUBRIAND.
Angrois :
(an-groi), n. m. Petit coin qu'on enfonce dans l'oeil du marteau pour en
assujettir le manche.
Anguilles :
(an-ghi-ll', ll mouillées), n. f. pl. Pièces de charpente qui soutiennent un
navire au lancement.
Angustié :
ÉE (an-gu-sti-é, ée), adj. Étroit, serré, en
parlant d'un chemin.
Animadversion :
(a-ni-mad-vèr-sion ; en poésie, de six syllabes), n. f. Improbation. Il
suscita contre lui l'animadversion
publique.
Annomination :
(a-nno-mi-na-sion), n. f. Terme de rhétorique. Traduction ou dérivation qui
s'applique à un nom propre. Ainsi il y a une annomination dans ce passage de l'Évangile de saint Matthieu, XVI,
18 : Je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon église.
Anoure :
(a-nou-r'), adj. et n. m. Terme de zoologie. Se dit
des animaux qui n'ont point de queue.
Ansange : n. m. Surface rectangulaire de 40
perches de long sur 4 perches de large, à raison d'une perche de I0 pieds.
Estimé à un peu plus ou un peu moins de I4 ares selon les auteurs
contemporains.
Anspessade :
(an-spè-sa-d'), n. m. Dans l'ancienne armée
française, bas-officier d'infanterie subordonné au caporal.
Antanaclase : (an-ta-na-kla-z'),
n. f. Terme de rhétorique. Répétition d'un même mot en des sens différents. Le
cœur a ses raisons que la raison ignore. PASCAL.
Antanagoge : (an-ta-na-go-j'), n. f. Figure de rhétorique. Récrimination.
Antichrèse :
(an-ti-krê-z'), n. f. Abandon des revenus d'une propriété pour les intérêts
d'un emprunt. Le nantissement d'une chose mobilière s'appelle gage ; celui
d'une chose immobilière s'appelle antichrèse.
Antilogie :
(an-ti-lo-jie), n. f. Terme didactique.
Contradiction de langage, d'idées.
Antiparastase :
(an-ti-pa-ra-sta-z'), n. f. Figure de rhétorique, qui consiste en ce qu'un
accusé maintient qu'il devrait être loué plutôt que blâmé, s'il avait fait ce qu'on
lui impute.
Antiphernaux : (an-ti-fèr-nô), adj. m. plur. Terme de pratique. Biens antiphernaux, biens que le mari donne
à sa femme par contrat de mariage.
Antiphonaire : (an-ti-fo-nê-r') ou ANTIPHONIER (an-ti-fo-nié), n. m. Livre d'église où
se trouvent notés les antiennes et tous les chants de l'office.
Antiquer :
(an-ti-ké), v. t. En termes de relieur, enjoliver la tranche d'un livre de
figures de diverses couleurs ; relier à la manière antique.
Antitrope :
(an-ti-tro-p'), n. m. Mot qu'on a employé pour désigner collectivement
l'ironie, le sarcasme, l'euphémisme.
Antizymique : (an-ti-zi-mi-k'), adj. Qui empêche la
fermentation de se développer.
Antonomase :
(an-to-no-mâ-z'), n. f. Sorte de synecdoque qui consiste à prendre un nom
commun pour un nom propre, ou un nom propre pour un nom commun. Un Zoïle pour
un critique ; l'Orateur romain pour Cicéron.
Antonymie : (an-to-ni-mie), n. f. Opposition de mots ou de noms qui offrent
un sens contraire.
Apagogie :
(a-pa-go-jie), n. f. Terme de rhétorique. Sorte de démonstration par laquelle
on fait voir la vérité d'une chose en prouvant l'impossibilité ou l'absurdité
du contraire.
Aparithmèse :
(a-pa-ri-tmê-z'), n. f. Synonyme d'énumération. Figure de pensée la plus
commune qui consiste à séparer un tout en ses diverses parties, que l'on
énumère successivement.
Apertement :
(a-pèr-te-man), adv. D'une façon ouverte. Là, dans
la chambre, et par tout l'appartement, on lisait apertement sur les visages.... SAINT-SIMON.
Apertise :
(a-pèr-ti-z'), n. f. Preuve d'adresse, de force, de courage. Montant chevaux à
poil et faisant autres apertises
que jeunes filles n'ont point accoutumé à faire, VOLTAIRE.
Aphélie : (a-fé-lie),
n. f. 1° Terme d'astronomie. Point de l'orbite d'une planète où elle est le
plus éloignée du soleil. L'aphélie
est l'opposé du périhélie 2° Adj. La terre est aphélie, le plus éloignée du soleil.
Aphérèse :
(a-fé-rê-z'), n. f. Figure de grammaire par
laquelle on retranche une syllabe, un phonème ou une lettre au commencement
d'un mot. Sthène pour Démosthène.
Aphylle : (a-fi-l'), adj. Terme de botanique. Plante aphylle, plante qui n'a pas de
feuilles.
Apices : (a-pi-sès'), n.
m. plur. Les petits signes, tels que les accents, qu'on mettait dans l'écriture
du grec.
Apocatastase :
(a-po-ka-ta-sta-z')
n. f. Terme d’antiquité. Révolution idéale ramenant, selon les anciens
philosophes, les astres à un certain point pris pour point initial.
Apocope :
(a-po-ko-p'), n. f. Figure de grammaire. Retranchement d'une lettre, d'une
syllabe ou d’un phonème à la fin d'un mot ; par exemple, encor pour
encore, Steph pour Stéphane.
Apocrisiaire :
(a-po-kri-zi-ê-r'), n. m. Terme d'histoire. Chez les Grecs du Bas-Empire,
officier primitivement chargé de porter les réponses des empereurs, et plus
tard dignitaire chargé de l'expédition des édits et des actes.
Apodictique : (a-po-di-kti-k'), adj. En termes d'école, un argument apodictique est un raisonnement
démonstratif, suivant la signification grecque du mot.
Apographe : (a-po-gra-f'), n. m. Copie
d'un écrit original, par opposition à autographe.
Apophthegme : (a-po-ftè-gm'), n. m. Dit notable de quelque personnage
illustre. Les sentences et les apophthegmes
sont les fruits recueillis du long usage et des conclusions de l'expérience,
BALZAC.
Aporétique : (a-po-
ré-ti-k'),
adj. Embarrassant, douteux. (
Aporie : (a-po-rie),
n. f. Figure de rhétorique. Synonyme de
dubitation.
Aposiopèse :
(a-po-si-o-pê-z'), n. f. Figure de rhétorique.
Synonyme de réticence.
Apostasie :
(a-po-sta-zie), n. f. 1° Changement de religion, et
particulièrement abandon de la foi chrétienne 2° Action d'un religieux qui
renonce à ses vœux 3° Par extension,
désertion d'un parti, abandon d'une doctrine, d'une opinion.
Apostille : (a-po-sti-ll',
ll mouillées, et non apo-sti-ye), n. f. 1° Annotation en marge ou au bas d'un
écrit. Écrire en apostille. Ce
que j'ai lu dans l'apostille de
votre lettre ne m'a pas extrêmement plu, BALZAC.
Apparoir : (a-pa-roir),
v. impers. Usité seulement à l'infinitif et à la troisième personne du singulier
du présent de l'indicatif : il appert. Terme de palais. être constaté.
Appert-il mieux des dispositions des hommes que par un acte signé de leur main
?
Appété : ÉE (a-ppé-té, tée), part. passé. Désiré. Les objets appétés par l'âme.
Apside :
(a-psi-d'), n. f. Point de l'orbite d'une planète ou d'un satellite où cette
planète se trouve le plus près ou le plus loin du soleil, où ce satellite se
trouve le plus près ou le plus loin de sa planète.
Aptère
: (a-ptê-r'), adj. et n. m. Terme d'histoire
naturelle. Qui est sans ailes. Il se dit des insectes qui n'ont point d'ailes.
Apyre : (a-pi-r'), adj. Terme de minéralogie et de chimie. Qui résiste à l'action du feu ;
infusible.
Aqua-tinta :
(a-koua-tin'-ta) et quelquefois AQUA-TINTE
(a-koua-tin-t'), n. f. Gravure à l'eau forte imitant le dessin au lavis.
Aquilant :
(a-ki-lan) ou AQUILAIN (a-kilin), adj. m. et subst. De couleur fauve ou brune,
à peu près semblable à celle de l'aigle, en parlant du cheval. Le chevalier
jurait par sa durandal et son aquilain, sa fidèle épée et son coursier rapide,
CHATEAUBRIAND.
Aquilon
: (a-ki-lon), n. m. En termes de blason, têtes
d'enfants joufflues, qui paraissent souffler avec violence.
Aramber : v. t. C'est,
accrocher un bâtiment pour venir à l'abordage. (Furetière)
Arantèles : (a-ran-tè-l'), n. f. plur. Filandres en forme de
toile d'araignée, qui se trouvent ordinairement au pied du cerf.
Aratoire :
(a-ra-toi-r'), adj. Qui sert ou qui se rapporte au
labourage. Instruments aratoires.
Travaux aratoires.
Arbalestrille : ou
ARBALÈTRILLE (ar-balê-tri-ll'), n. f. Nom d'un instrument aujourd'hui abandonné
qu'on employait sur mer pour les observations de la latitude.
Arbousier : (ar-bou-zié), n. m. 1° Arbrisseau qui est du midi de l'Europe, et qui
produit des fruits doux assez semblables à la fraise pour l'apparence 2°
Arbrisseau traînant et toujours vert, qui porte des baies aigrelettes
ressemblant à des cerises. Le roitelet se plaît dans ces haies de ronces et d'arbousiers, qui sont pour lui de
grandes solitudes, CHATEAUBRIAND.
Arbre-franc : n. m.
C'est un arbre enté et cultivé dans les jardins, et qui est opposé à sauvageon. (Furetière)
Arcature :
(ar-ka-tu-r'), n. f. Terme d'architecture. Série de petites arcades décoratives
sous les appuis des fenêtres ou sous les corniches. Tous les chapiteaux des
colonnes de l'arcature
intérieure de cette église sont couverts d'hommes, d'animaux et de feuillages.
Archal : (ar-chal), n.
m. Laiton. Usité seulement dans cette locution, fil d'archal. Les Russes se servaient, pour leurs calculs, de petites
boules enfilées dans des fils d'archal,
VOLTAIRE.
Archerot :
(ar-che-ro), n. m. Petit archer, nom donné à Cupidon. Vieux.
Archiatre : (ar-chi-a-tr'),
n. m. Premier médecin d'une cour, d'un district, etc. ... Émerveillé de la
distinction subtile d'un fameux archiatre
de nos jours entre l'assassinat positif et l'assassinat négatif... DIDEROT.
Archiviole :
(ar-chi-vi-o-l'), n. f. Nom d'un ancien instrument de musique. Espèce de
clavecin sur lequel on appliquait un jeu de viole au moyen d'une roue, TRÉVOUX.
Archontes : (ar-kon-t'),
n. m. Titre qu'on donnait, en Grèce et particulièrement à Athènes, aux
magistrats qui dirigeaient la république. Il y avait chez les Athéniens neuf archontes ; leurs fonctions
étaient annuelles.
Arcturus
: (ar-ktu-rus) ou poétiquement ARCTURE (ar-ktu-r'), n.
m. Étoile fixe de la première grandeur, située dans la constellation du
Bouvier, à la queue de
Ardélion : (ar-dé-li-on), n. m. Homme qui
fait l'empressé et se mêle de tout. Inusité.
Arder : (ar-dé), ARDRE (ar-dr') ou ARDOIR (ardoir). 1° V. t. Brûler. Que le feu
Saint-Antoine vous arde ! 2° V. t. être
brûlant. Haro ! la gorge m'ard,
Arénaire : (a-ré-nê-r'). Adj. Terme de botanique. Qui croît dans les terrains
sablonneux.
Arer : (a-ré), v. t. Terme de marine. Se dit de l'ancre d'un
vaisseau, lorsque, le fond étant mauvais, elle n'y tient point et laboure en
quelque sorte la terre.
Argentin : INE
(ar-jan-tin, ti-n'), adj. 1° Qui résonne comme l'argent. Son argentin. Le
jet d'eau fait toujours son murmure argentin Et le vieux tremble sa plainte
sempiternelle, P. VERLAINE 2° Qui a l'éclat de l'argent. Couleur argentine.
Argoter : (ar-go-té), v. t. Couper
la partie morte d'une branche.
Argoulet :
(ar-gou-lè), n. m. On appelait argoulets
des soldats à cheval armés d'arcs, les arquebuses n'étant pas encore en
usage ; on les nomma dans la suite arquebusiers à cheval, et puis dragons.
Argousier : (ar-gou-zié),
n. m. Nom vulgaire de l'hippophaé rhamnoïde, arbrisseau épineux dit aussi épine
marante, épine marine et griset.
Argousin : (ar-gou-zin),
n. m. Bas officier des bagnes, chargé de la garde des forçats.
Argue :
(ar-gh'), n. f. Machine de bois dont les tireurs d'or, d'argent, etc., se
servent pour affermir la filière. Tirer à l'argue, c'est passer par la filière.
Argutie : (ar-gu-sie), n. f. Raisonnement sur des
vétilles, subtilité.
Argyraspide : (ar-ji-ra-spi-d'), n. m. plur. Nom d'un corps d'élite de l'armée
d'Alexandre, dont les soldats portaient un bouclier argenté.
Argyrique : (ar-ji-ri-k'), adj. Qui appartient au métal argent. Sels argyriques.
Armadille :
(ar-ma-di-ll', ll mouillées), n. f. Flotte qu'entretenait le roi d'Espagne pour
fermer aux étrangers l'accès de ses possessions dans le nouveau monde.
Armeline : (ar-me-li-n'),
n. f. Peau très fine et fort blanche, qui appartient à l'hermine.
Armillé : ÉE
(ar-mil-lé, lée), adj. Terme didactique. Qui est entouré d'un anneau.
Armet :
(ar-mè), n. m. Armure de tête. Et ses yeux qui
brillaient sous un front assuré Éclataient à l'envi de son armet doré, TRISTAN. Fig. La tête, le
cerveau.
Armilles : (ar-mi-ll',
ll mouillées), n. f. plur. Petites moulures qui entourent le chapiteau dorique.
Armogan : n. m.
Terme de Marine, qui signifiait, le beau temps qui est propre pour naviger.
Quand le Maistre perd son armogan, s'il arrive du dommage au navire, il le doit payer au
Marchand. (Furetière)
Armoisin : (ar-moi-zin),
n. m. Taffetas léger et peu lustré. L'armoisin
venait d'Italie. On en fait à Lyon, où il est aussi appelé armoise.
Arroi :
(a-roi), n. m. Appareil, train, équipage. Ce
personnage en magnifique arroi,
RÉGNIER.
Arsin :
(ar-sin), adj. En termes d'eaux et forêts, bois arsin, bois où le feu a pris, de quelque manière qu'il y ait été
mis.
Artien : (ar-siin),
n. m. Terme dont on se servait dans les anciennes universités pour signifier
les écoliers sortis des humanités et étudiant en philosophie.
Artimon :
(ar-ti-mon), n. m. Nom de celui des mâts d'un vaisseau qui est placé le
plus près de l'arrière ou de la poupe. La différence avec les autres, est qu'il
ne porte point de perroquets, et que la vergue le traverse de biais.
Artophage : (ar-to-fa-j'), adj. Qui mange surtout du pain.
Aruspice : (a-ru-spi-s'), n. m. Prêtre romain qui consultait les entrailles des
victimes.
Arvicole : (ar-vi-ko-l'), adj. Terme d'histoire naturelle. Qui vit dans les
champs couverts de blé.
Arzegaye :
(ar-ze-ghê), n. f. Lance anciennement employée par la cavalerie ; elle
était courte et ferrée par les deux bouts.
Arzel : (ar-zèl'), n. m. Cheval qui a les pieds de derrière blancs, avec
le chanfrein blanc.
Ascèle :
(a-ssè-l'), adj. et n. m. Terme didactique. Qui n'a
point de jambes.
Asclépiade : (a-sklé-pi-a-d'),
adj. m. 1° Il se dit d'un vers grec ou latin formé d'un spondée, de deux
choriambes et d'un ïambe. Substantivement. Un asclépiade.
Asphodèle : (a-sfo-dè-l'),
n. m. Plante de la famille des liliacées. Un frais parfum
sortait des touffes d'asphodèle, V. HUGO.
Aspiole : (a-spi-o-l'), n. m. Fée, sylphe, génie. Venez, boucs méchants,
Psylles aux corps grêles, Aspioles
frêles, Comme un flot de grêles, Fondre dans ces champs, V. HUGO.
Aspirail :
(a-spi-rall', ll mouillées), n. m. Trou pratiqué dans un fourneau pour que
l'air puisse y pénétrer.
Assai : (a-ssa-ie),
adv. Terme de musique. Se joint comme augmentatif au mot qui indique le
mouvement d'un air. Presto assai,
fort vite.
Assation : (a-ssa-sion),
n. f. Terme didactique. Coction des aliments ou des médicaments dans leurs
propres sucs, sans addition d'aucune liqueur.
Assec : (a-sék), n. m. Période pendant laquelle un étang desséché est
livré à la culture.
Assibilation :
(a-ssi-bi-la-sion), n. f. Terme de phonétique. Attribution d'un son sifflant à
une lettre qui ne l'a pas d'ordinaire. L'assibilation du t dans action, Revue de linguistique.
Assien : IENNE
(a-ssiin, ssiè-n'), adj. Pierre assienne,
pierre à laquelle dans l'antiquité on attribuait la propriété de consumer les
corps des morts.
Assonance :
(a-so-nan-s'), n. f. 1° Consonnance imparfaite 2°
Stylistique. Répétition remarquable d’un même phonème vocalique, soit une même
voyelle, soit une combinaison de différentes voyelles qui peuvent alterner ou
obéir à un effet de chiasme. Tout m’afflige et me nuit et conspire
à me nuire, RACINE. Secouant dans mes yeux leurs feux
diamantés, BAUDELAIRE.
Assoter :
(a-so-té), v. t. 1° Infatuer d'une ridicule passion 2° S'assoter, v. pr. Il s'est assoté d'une
femme qui le ruinera.
Astragale :
(a-stra-ga-l'), n. m. Terme d’artillerie. Espèce d'anneau ornemental qui était
sur le canon, à un demi-pied prés de la bouche. (Furetière)
Asyndète :
(a-sin-dè-t'), n. f. Terme de grammaire. Synonyme de disjonction, sorte
d'ellipse par laquelle on retranche les conjonctions simplement copulatives qui
doivent unir les parties d'une phrase. Français, Anglais, Lorrains, que la
fureur rassemble, Avançaient, combattaient, frappaient, mouraient ensemble,
VOLTAIRE.
Ataraxie :
(a-ta-ra-ksie), n. f. Terme de philosophie. Absence de trouble dans l'âme.
L'ataraxie même du stoïcien n'approche pas de son indifférence, J. J. ROUSSEAU.
Atellanes : (a-tèl-la-n'), n. f. plur. Petites pièces d'un caractère bouffon,
souvent licencieux, en usage sur le théâtre romain.
Atêter :
(S') (a-tê-té), v. pr. S'attaquer à. Il s'atêta au
président de Mesme, RETZ.
Athanor : (a-ta-nor),
n. m. Nom donné, dans le moyen âge, par les alchimistes au fourneau dont ils se
servaient.
Atinter : (a-tin-té), v. t. Orner avec affectation. Populaire. S'atinter, v. réfléchi.
Atlante : (a-tlan-t'),
n. m. En termes d'architecture, figure humaine chargée de quelque fardeau.
Synonyme de cariatide.
Atomaire : (a-to-mê-r'), adj. Terme
didactique. Qui est parsemé de points colorés.
Atourner : (a-tour-né), v. t. Parer, mais avec un sens de familiarité ou
d'ironie.
Attédier : (a-té-dié), v. t. Autrefois, ennuyer, importuner.
Atticisme : (a-tti-si-sm'), n. m.
Délicatesse de goût et de langage. Plaisanteries qui n'avaient rien de
l'atticisme grec, VOLTAIRE.
Attifet :
(a-ti-fè), n. m. Ornement de tête pour les femmes. Mais bran, bran, j'ai laissé
là-bas mon attifet, RÉGNIER.
Attinées : n. f. pl. Lettres de défi. " Il y eut
attinés ou lettres de deffy faits de six Dauphinois contre six Bourguignons.
" Mémoires de Charles VI, p. 486. (La Curne)
Attrape-minon :
Hypocrite qui attrape les simples. Au plur. Des attrape-minons ou des attrape-minon.
Attrition :
(a-tri-sion ; en poésie, de quatre syllabes), n.
f. Terme de théologie. Regret d'avoir offensé Dieu, causé par la crainte des
peines. Dire que la contrition soit nécessaire, et que l'attrition toute seule ne suffit pas
avec le sacrement, PASCAL.
Aturré : adj. Buté, entêté, endurci. (La Curne)
Aubade :
(ô-ba-d'), n. f. Concert donné en plein air, le plus souvent vers l'aube du
jour, à la porte ou sous les fenêtres de la personne à qui on veut faire
honneur. Le régiment a donné une aubade
à son colonel. Les gentilshommes de la garnison attaquent les donneurs d'aubade, P. L. COUR.
Aubaine :
(ô-bè-n'), n. f. Succession aux biens d'un aubain, d'un étranger non
naturalisé. Droit d'aubaine,
droit en vertu duquel le souverain recueille la succession de l'étranger qui
meurt dans ses États. Un aigle sur un champ prétendant droit d'aubaine, BOILEAU.
Aubère :
(ô-bè-r'). 1° Adj. Cheval, jument aubère, cheval, jument dont le corps
est recouvert d'un mélange de poils rouges et de poils blancs, la crinière et
la queue étant de même couleur ou de nuance plus claire. 2° N. m. Robe d'un
cheval aubère.
Aubergade :
n. f. Droit de gîte. Ce droit était usité dans le Béarn,
où l'on disait Aubergada. Anciennement les Seigneurs, en plusieurs lieux,
avaient droit de loger chez leurs sujets. (La Curne)
Aubijoie : (Terre d'). Le pays des Albigeois. (La
Curne)
Aubin :
(ô-bin), n. m. Terme de manége. Allure défectueuse
du cheval, qui résulte de l'âge ou de la fatigue, et dans laquelle, galopant
encore du devant, il ne peut que trotter du train de derrière.
Aucié : adj. Réparé. (La Curne)
Audivit : n. m. Droit de se faire écouter ; autorité.
" Il sera assis au hault bout, on luy tranchera du meilleur ; il aura
l'audivit, et le caquet par
dessus tous. " Cymbalum mundi, p. 97. (La Curne)
Auger :
(ô-jé), v. t. Dans les arts et métiers, creuser en
gouttière une des surfaces d'un morceau de fer plat.
Augustine : (ôgu-sti-n'), n. f. Sorte de chaufferette où une lampe à esprit-de-vin
donne la chaleur.
Aujoulet : n. m.
Mot languedocien traduit par vieillard, dans des vers cités par Borel, au mot
Marelle. (La Curne)
Aularques :
(ô-lar-k'), n. m. Terme d'antiquité. Prince de la cour. Ils (les fils de David)
sont nommés, dans les Septante, aularques,
c'est-à-dire princes de la cour, pour la tenir toute unie aux intérêts de la
royauté, BOSSUET.
Aulètride :
(ô-lè-tri-d'), n. f. Terme d'antiquité. Joueuse de
flûte. Les peintres ont vraisemblablement voulu représenter ces saltatrices,
ces aulètrides, ces mimes, H.
HOUSSAYE.
Aulique : (ô-li-k'), n. f. Acte que soutenait un
jeune théologien ; il commençait par une harangue du chancelier de
Notre-Dame, qui, à la fin de la harangue, donnait le bonnet au nouveau docteur.
Aumailles :
(ô-mâ-ll', ll mouillées, et non ô-mâye), adj. f. plur. Bêtes aumailles, bêtes à cornes, comme
boeufs, vaches, taureaux.
Aumant : (à l'), adv. A l'avenir. (La Curne)
Aumuce : et
AUMUSSE (ô-mu-s'), n. f. Peau de martre ou de petit-gris que les chanoines et
les chantres portaient sur le bras lorsqu'ils se rendaient à l'office. Louis XI
demanda au pape la permission de porter le surplis et l'aumusse, VOLTAIRE.
Aune : (ô-n'), n. f. 1°
Mesure ancienne de
Auneor :
adj. Qui réunit. " Aüneor de choses. " St Bernard, Serm. Fr.
MSS. p. 135, dans son latin vinitor rerum. (La Curne)
Auparager : v. t. Anoblir. (La Curne)
Aurer : v. t. Guetter. (La Curne)
Aures :
(ô-r'), n. f. Archaïsme. Vent, souffle léger. On
était caressé d'un petit souffle que notre ancienne langue appelait l'aure, sorte d'avant-brise du matin,
CHATEAUBRIAND.
Auriex : n. m. Le mois d'avril. Le très douz mois,
et auriex. Adam li Bocus, Poët.
MSS. avant 1300, T. IV, p. 1400. (La Curne)
Aurique :
(ô-ri-k'), adj. Terme de marine. Il se dit des voiles qui ont quatre côtés, ou
ralingues, sans être carrées.
Ausels : n. m. pl. Oiseaux. Mot languedocien. (La
Curne)
Aussière : (ô-siê-r'),
n. f. Terme de marine. Cordage commis avec des torons au nombre de trois ou
quatre.
Austrin : adj. Vent du Midi. Un vent austrin. (La
Curne)
Autan : (ô-tan), n. m. 1° Vent du midi 2° En poésie, un vent violent. Qu'importe à l'heureux solitaire
Que l'autan dévaste la terre S'il ne fait qu'agiter ses bois ? V. HUGO, Odes,
IV, 2.
Authente :
(ô-tan-t'), n. m. Terme de plain-chant. Synonyme de
mode authentique.
Automédon :
(ô-to-mé-don), n. m. 1° Dans l'Iliade, le
conducteur du char d'Achille. 2° Fig. et par plaisanterie, celui qui conduit
une voiture.
Autrou : n. m. Maître, seigneur. Mot breton. (La
Curne)
Auvoire : n. m. Imagination, vision, croyance sans
fondement. " Autant vaut auvoire comme bourdes proposées en
justice. " Beaumanoir.
Auwan : En cette année. « Jà ne perdrai
marcées ne foire Là ù jou puisse mais
awan... Gaaignerai awan assés ». Roi Guillaume. (La Curne)
Avalaige : n. m. Pente douce, chemin pour descendre.
(La Curne)
Avalaison :
(a-va-lè-zon) ou AVALASSE (a-vala-s'), n. f. 1° Cours d'eau torrentiel, qui se
forme soudainement à la suite de pluies ou de fontes de neiges 2° Terme de marine. Vent d'aval qui dure
depuis plusieurs jours 3° Amas de
pierres que les eaux ont roulées et déposées sur le rivage.
Avanie : (a-va-nie),
n. f. 1° Vexations qu'exerçaient les Turcs contre ceux qui n'étaient pas leurs
coreligionnaires, pour leur extorquer de l'argent 2° Traitement humiliant,
affront public. Je veux aux yeux de tous vous en faire avanie, à toute heure, en tous lieux, REGNARD.
Avant-duc : (a-van-duk),
n. m. Pilotage construit à l'entrée et sur le bord d'une rivière. Au
plur. Des avant-ducs.
Aventurine :
(a-van-tu-ri-n'), n. f. 1° Pierre artificielle qui
se fait avec du verre mêlé de limaille de cuivre, qui y éclate comme de petits
grains d'or. 2° Pierre précieuse, pleine
de plusieurs points d'or qui lui donnent beaucoup de brillant ; c'est un
quartz coloré en jaune ou en rouge. 3° Adj.
invariable. De couleur d'aventurine.
Averne :
(a-vèr-n'), n. m. Lac de
Avertin : (a-vèr-tin),
n. m. Maladie qui rend opiniâtre et furieux. Fig. ô le plaisant avertin D'un fou du pays latin, J. B.
ROUSSEAU.
Aviaire : (a-vi-ê-r’), adj. Relatif aux oiseaux.
Avilance :
n. f. Opprobre, injure, outrage, infamie. (La Curne)
Avillon :
(a-vi-llon, ll mouillées), n. m. Doigt de derrière
d'un oiseau de proie.
Aviraison :
(a-vi-rè-zon), n. f. Détour de l'eau dans les salines.
Avitin : adj. Patrimoine qui vient des aïeux. Biens,
héritages avitins. (La Curne)
Avocette : (a-vo-sè-t'),
n. f. Sorte d'oiseau. La lanière flexible et l'arc rebroussé du bec de l'avocette la réduisent à vivre d'un
aliment mou, BUFFON.
Avuer :
(a-vu-é), v. t. Suivre de l'oeil le gibier. Avuer une perdrix.
Avulsion :
(a-vul-sion), n. f. Terme de chirurgie. Synonyme d'arrachement et d'extraction.
L'avulsion d'une dent.
Axillaire : (a-ksil-lê-r'), adj. Qui appartient à l'aisselle. Le creux axillaire. Les vaisseaux axillaires.
Axonge : (a-kson-j'), n. f. Graisse de porc fondue et préparée.
Azamoglan :
(a-za-mo-glan), n. m. Dans le sérail, enfant chargé des fonctions les plus
basses et les plus pénibles.
Azurin : INE
(a-zu-rin, ri-n'), adj. Terme didactique. Qui est d'un bleu pâle, tirant un peu
sur le gris.