Petit dictionnaire des mots rares et anciens de la Langue Française     

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Jable : (ja-bl'), n. m. 1° Terme de tonnellerie. Feuillure qu'on fait aux douves des tonneaux, pour arrêter les pièces de fond 2° Terme de verrier. Jonction du fond d'un pot avec la flèche.

Jaboter :
(ja-bo-té), 1° V. t.  Parler beaucoup, d'une voix peu élevée et de choses peu intéressantes 2° V. t. J'ai ouï jaboter quelque chose de cela.

Jacasse : (ja-ka-s'), n. f. Terme populaire. Femme, fille qui parle beaucoup.

Jacent : ENTE (ja-san, san-t'), adj. Terme de palais. Qui, étant gisant et délaissé, n'a point de propriétaire connu. Biens jacents. Succession jacente.

Jacobinière : (ja-ko-bi-niè-r'), n. f. Club des jacobins et, plus tard, par extension, toute réunion de démocrates.

Jacquemart :
(ja-ke-mar), n. m. Ressort situé au bas de la vis du balancier à frapper les monnaies, et servant à la faire relever lorsqu'elle a pincé l'espèce ou la médaille.

Jaçois : (ja-soi), adverbe. Vieux mot qui signifie Bien que, Quoique. On ne le dit plus qu'au Palais. Il a esté condamné, jaçoit qu'il eust d'assez bonnes deffenses. Un ministre avait écrit à la reine mère qu'il n'avait jamais consenti au port des armes, jaçoit qu'il y eût consenti et contribué, BOSSUET. (Furetière 1690)

Jacquet : (ja-kè), nom propre employé dans cette locution populaire : Il s'est levé dès le patron Jacquet, c'est-à-dire il s'est levé de très bonne heure.

Jactance : (ja-ktan-s'), n. f. Hardiesse à se vanter, à se faire valoir. Calvin a tant loué la sainte jactance et la magnanimité de Luther, qu'il était malaisé qu'il ne l'imitât, BOSSUET. Paroles de jactance. Ses jactances.

Jactation : (ja-kta-sion ; en vers, de quatre syllabes), n. f. Agitation continuelle qui oblige un malade à changer sans cesse de position dans son lit.

Jaculatoire : (ja-ku-la-toi-r'), adj. 1° Terme d'hydraulique. Fontaine jaculatoire, fontaine qui lance un jet d'eau à une grande hauteur et par la force d'une pression 2° Fig. Terme de dévotion. Oraison jaculatoire, prière courte qu'on adresse au ciel avec un vif mouvement de coeur.

Jaffet : (ja-fè), n. m. Crochet pour abaisser les branches des arbres dont on veut cueillir les fruits.

Jalage : (ja-la-j'), n. m. Terme de coutume féodale. Droit qui se levait sur le vin vendu en détail.

Jalet : (ja-lè), n. m. Caillou rond qu'on lançait avec une arbalète. Arbalète à jalet, ou arc à jalet, arbalète avec laquelle on lançait des cailloux ou des balles.

Jambage : Terme de féodalité. Droit de jambage, droit que possédaient quelques seigneurs de poser leur jambe dans le lit d'une nouvelle mariée qui était leur vassale.

Jambelet : (jan-be-lè), n. m. Ornement circulaire qui est pour la jambe ce que le bracelet est pour le bras.

Jambot : (jan-bo), n. m. Nom donné, dans les houillères du Hainaut, aux enfants qui y travaillaient. Les enfants ou jambots, qui commençaient à descendre vers l'âge de dix à onze ans dans la mine.

Janicule : (ja-ni-ku-l'), n. m. Une des sept collines de Rome, ainsi dite du dieu Janus.

Janissaire : (ja-ni-sè-r'), n. m. 1° Soldat de l'infanterie turque, qui servait à la garde du Grand Seigneur 2° Fig. Il se dit, en mauvaise part, des satellites d'une autorité quelconque.

Jantille : (jan-ti-ll', ll mouillées), n. f. Nom d'un ais appliqué autour des jantes de la roue d'un moulin, pour recevoir l'eau qui donne le mouvement à la roue. On dit plus souvent aube ou palette.

Jaque : (ja-k'), n. m. Vieux mot qui signifiait un habillement court et serré. Le roi (Charles VI) était à cheval, vêtu de l'habillement court et étroit qu'on nommait un jaque, BARANTE. Jaque de mailles, armure faite de mailles de fer qui couvrent le corps depuis le cou jusqu'aux cuisses.

Jaquemart : (ja-ke-mar) , n. m. Figure de métal qui représente un homme armé avec un marteau à la main et qu'on met sur les horloges pour frapper les heures. Par dérision. Être armé comme un jaquemart, se dit d'un homme armé de pied en cap, sans avoir l'air ni bien belliqueux ni bien terrible.

Jaquet : (ja-kè), n. m. Nom vulgaire de la petite bécassine, oiseau de marais.

Jaquette : (ja-kè-t'), n. f. Partie d'un canon. On a augmenté de 3 pieds sa longueur d'âme et renforcé sa frette de culasse ou jaquette, Journal offic. 17 mars 1874.

Jardinage : (jar-di-na-j'), n. m. Terme de lapidaire. Taches qui se trouvent dans le diamant, et qui viennent ou de matières étrangères qui y sont infiltrées, ou de coups qui le fêlent.

Jardineux : EUSE (jar-di-neû, neû-z'), adj. Terme de joaillier. Émeraudes jardineuses, émeraudes dont le vert n'est pas net et est mêlé de brun.

Jargon : (jar-gon), n. m. 1° Terme de joaillerie. Espèce de diamant jaune, moins dur que le vrai diamant 2° Petites pierres de la grosseur d'une tête d'épingle, d'un rouge brillant, fort communes en Auvergne et que les anciens droguistes donnaient pour de véritables hyacinthes.

Jargonelle : (jar-go-nè-l'), n. f. Espece de poire un peu longuette qui vient au commencement de l'automne, qui est bonne à cuire.

Jarosse :
(ja-ro-s'), JAROUFLE (ja-rou-fl'), JAROUGE (ja-rou-j'), JAROUSSE (ja-rou-s'), n. f. Plante de la famille des gesses et des ers (lentilles sauvages).

Jarre : (ja-r'), n. m. Nom, dans l'ouest de la France, de bancs de sable, de rapides qu'une rivière présente.

Jaseran : (ja-ze-ran), n. m. 1° Ancien terme militaire. Espèce de cotte de maille 2° Anciennement, collier d'or formé de mailles 3° Espèce de chaîne de petits anneaux, dite par corruption jaseron, qui sert à suspendre au cou des croix, des médaillons, etc.

Jaspé : ÉE (ja-spé, spée), part. passé de jasper. Qui imite par ses nuances le jaspe. Le marbre jaspé et tacheté devint ensuite fort à la mode… ROLLIN.

Jasserie : (ja-se-rie), n. f. Nom donné aux burons où l'on fabrique le fromage, dans les montagnes du Puy-de-Dôme.

Jaumière :
(jô-miè-r'), n. f. Trou pratiqué à la voûte du navire pour l'introduction de la tête du gouvernail.

Javeau :
(ja-vô), n. m. Île formée de sable et de limon par un débordement d'eau.

Javelle : (ja-vè-l'), n. f. tas de sel tiré d’un marais salant 2° Fagot de sarments de vigne. Mettez une javelle au feu 3° Botte d'échalas ou de lattes 4° On dit qu'un baril, qu'un tonneau est tombé en javelle lorsque les douves et les fonds se séparent 5° Terme de pêche. Se dit de petits tas de huit morues lorsqu'elles ont reçu plusieurs soleils.

Jécoraire : (jé-ko-rê-r'), adj. Qui appartient au foie. Veine jécoraire, et, substantivement, la jécoraire, veine de la main droite qu'on supposait avoir des rapports avec le foie.

Jemblet : (jan-blè), n. m. Partie du moule du fondeur de fer.

Jobelin :
(jo-be-lin), n. m. Jeune jobard, petit jobard (Homme niais, crédule, qui se laisse facilement tromper).

Joc : (jok), n. m. Repos du moulin. Le mettre à joc, l'arrêter.

Jocrisse :
(jo-kri-s'), n. m. 1° Terme injurieux. Benêt se laissant gouverner 2° Valet niais et maladroit.

Joliade : (jo-li-a-d'), n. f. Terme qui se fit durant la fronde pour désigner un assassinat simulé.

Joliveté : (jo-li-ve-té), n. f. 1° Trait d'esprit Mille jolivetés qui dans l'esprit me viennent, TH. CORN. Comtesse d'Orgueil 2° Petit bijou, petit ouvrage qui n'a pas ou qui a peu d'utilité 3° Gentillesses d'un enfant. Cet enfant fait, dit cent petites jolivetés.

Jonchère : (jon-chè-r'), n. f. Lieu couvert de joncs. Touffes de joncs qui se forment dans les étangs, dans les marais, et qui deviennent quelquefois des îles flottantes.

Josse :
(jo-s'), n. m. Nom propre, qui s'emploie dans cette locution : Vous êtes orfévre, monsieur Josse, c'est-à-dire vous nous donnez un conseil intéressé. M. Josse est un personnage de Molière, dans l'Amour médecin, I, 1 ; il est joaillier, et, consulté sur ce qu'il faut faire pour guérir la jeune fille malade, il conseille de lui acheter une belle garniture de diamants, de rubis ou d'émeraudes.

Jottes : (jo-t'), n. f. pl. Terme de marine. Les deux côtés de l'avant d'un vaisseau.

Joubarbe : (jou-bar-b'), n. f. Plante grasse à feuilles charnues groupées en rosette d’où s’élève une panicule de fleurs jaunes ou blanches.

Jouée : (jou-ée), n. f. Terme d'architecture. Épaisseur du mur dans l'ouverture d'une porte, d'une fenêtre, d'un soupirail. Cette fenêtre a beaucoup de jouée.

Jouelle : (jou-è-l'), n. m. Espèce de joug dont on se sert pour rattacher la vigne. Mettre une vigne sur la jouelle. Dresser une vigne en jouelle.

Jouereau : n. m. (On prononce Joûreau.) Terme du style familier. Qui ne joue pas bien à quelque jeu, ou qui joue petit jeu (Dict. de l’Académie française 1762).

Jouillères : (jou-llè-r', ll mouillées) ou JOUIÈRES (jou-iè-r'), n. f. pl. Murs d'aplomb avancés dans l'eau, qui retiennent les berges d'une écluse, et auxquels sont attachées les coulisses des vannes.

Jour-de-souffrance : n. m. ouverture qui donne sur la propriété d’un voisin qui l’a permis.

Journel, elle : (jour-nèl, nè-l'), adj. Qui arrive chaque jour ; on dit présentement journalier. Les officiers généraux et particuliers sentaient que leur réputation et leur fortune dépendaient de leur application, de leur conduite, de leurs actions ; que la distinction journelle y était attachée par la préférence ou le délaissement, SAINT-SIMON.

Jubé : (ju-bé), n. m. Lieu élevé dans une église en forme de galerie, et qui est ordinairement entre la nef et le choeur.  Fig. Venir à jubé, se soumettre, venir à la raison par contrainte, malgré qu'on en ait.

Juc : (juk), n. m. Le bâton où perchent les poulets.

Judica : (ju-di-ka), n. m. Le judica, le dimanche de la Passion, parce que l'introït commence par judica, impératif du verbe latin judicare.

Judicature : (ju-di-ka-tu-r'), n. f. 1° État, profession de toute personne employée à l'administration de la justice 2° La dignité de juge chez les Hébreux.

Jugerie : (ju-je-rie), n. f. Terme d'ancienne jurisprudence. Ressort ; juridiction d'un juge. Néologisme et dans un sens péjoratif. Manière de juger sans bonnes règles. La jugerie littéraire.

Jugulibranche : (ju-gu-li-bran-ch'), adj.  Dont les ouïes s'ouvrent sous la gorge.

Julep : (ju-lèp. Du temps de Ménage, on prononçait julè), n. m. Potion adoucissante ou calmante dans laquelle il n'entre ni huile, ni substances purgatives, ni poudres ou substances extractives, mais qui est composée simplement d'eau distillée et de sirops.

Jumelle : (ju-mè-l'), n. f. Nom d'une ancienne pièce de canon qui avait deux bouches et une seule lumière.

Jumenterie : (ju-man-te-rie), n. f. Haras où l'on produit des étalons.

Jurande :
(ju-ran-d'), n. f. Charge qui se donne par élection dans les corps des Artisans à deux ou quatre anciens pour presider à leur assemblées, & avoir soin des affaires de la Communauté (Furetière 1690).

Jurat : (ju-ra), n. m. Ancien titre d'office municipal dans plusieurs villes du midi de la France. Les jurats de Bordeaux.

Jusant :
(ju-zan), n. m. Retraite ou descente de la marée, mouvement de la marée qui baisse. Flot et jusant, flux et reflux.

Jussion : (ju-sion ; en vers, de trois syllabes), n. f. Commandement. Lettres de jussion, commandement par lequel le roi enjoignait aux autorités supérieures de faire une chose qu'elles avaient refusé de faire.

Juveigneur : (ju-vè-gneur), n. m. Terme de féodalité. Cadet apanagé. Selon la coutume de cette province tous les juveigneurs de Rohan devaient être hommes liges du duc de Bretagne, SAINT-SIMON.

Juxtalinéaire : (juk-sta-li-né-ê-r'), adj. Se dit d’une traduction qui présente, ligne par ligne, le texte et la version sur deux colonnes contiguës.

 

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