Petit dictionnaire des mots rares et anciens de la Langue Française
Dague : (da-gh'), n. f. 1° Espèce
de poignard 2° Terme de vénerie. Les dagues
du cerf sont la première tête qu'il porte à sa seconde année, où, étant encore
sans andouillers et sans chevillures, il n'a que deux petites cornes pointues
3° Lame de fer garnie d'un manche qui sert dans la reliure 4° Ancien terme de
marine. Bout de cordage avec lequel on frappait les matelots condamnés au
fouet.
Daguet : (da-ghè), adv. Sourdement, en cachette. Il s'en est allé, il a
tiré ses chausses daguet.
Dalmatique : (dal-ma-ti-k'), n. f.
1° Terme d'antiquité. Tunique blanche et bordée de pourpre que l'on fabriquait
en Dalmatie 2° Vêtement que les diacres et les sous-diacres portent par-dessus
l'aube, dans les fonctions de leur ministère.
Dalot : (da-lo), n. m. Terme de marine.
Ouverture pratiquée dans la muraille d'un navire et servant à l'écoulement des
eaux.
Damasquiner : (da-ma-ski-né),
v. t. Incruster de l'or ou de l'argent dans de l'acier. Damasquiner une épée.
Dame-jeanne : (da-me-jâ-n'),
n. f. Sorte de très grosse bouteille en terre ou en verre qui sert à garder et
à transporter du vin ou des liqueurs et qui est ordinairement de la contenance
de 50 à
Danaïde : (da-na-i-d'), n. f. Terme
de mythologie. Nom des cinquante filles de Danaüs qui, sauf une nommée
Hypermnestre, assassinèrent leurs maris la première nuit des noces par l'ordre
de leur père, et qui étaient condamnées dans l'enfer à emplir un tonneau percé.
Fig. Le tonneau des Danaïdes,
chose qu'on ne peut remplir, homme aux dépenses de qui on ne peut suffire.
Danché : ÉE
(dan-ché, chée), adj. Terme de blason. Il se dit des piéces, telles que
le pal, le chef, la fasce, lorsqu'elles sont terminées par des pointes en forme
de dents.
Danger : (dan-jé ), n. m. Terme
de droit féodal. Droit qu'avait le seigneur et plus tard le roi sur les forêts
de Normandie, consistant en ce que les propriétaires ne pouvaient les vendre ni
les exploiter sans sa permission et sans lui payer le dixième, sous peine de
confiscation.
Daraise : (da-rê-z'), n. f. Terme
d'eaux et forêts. Déchargeoir d'un étang.
Dariole : (da-ri-o-l'), n. f.
Petite pièce de pâtisserie, contenant de la crème.
Daron : (da-ron),
n. m. Le maître de la maison. Le daron
à pas lents parcourt du même jour La ville, les faubourgs et jardins tour à
tour, Poëte anonyme, dans RICHELET.
Darse : (dar-s'), n. f. Terme de
marine. Abri, bassin pratiqué dans un port ; ce mot n'est pas usité sur
l'Océan.
Dataire : (da-tê-r'),
n. m. Titre d'office à la chancellerie de Rome et qui vient de ce qu'autrefois
le dataire marquait la date de
toutes les suppliques.
Datisme : (da-ti-sm'), n. m.
Manière de parler ennuyeuse, dans laquelle on entasse plusieurs synonymes pour
exprimer la même chose, par exemple : je suis aise, content, satisfait, ravi de
vous voir.
Dauber : (dô-bé), v. t. 1° Frapper à
coups de poing. Il a daubé vigoureusement celui qui l'avait insulté 2° Fig. et
familièrement, railler quelqu'un, mal parler de lui, l'injurier.
Débâcler : (dé-bâ-klé), v. t. Faire
retirer d'un port les navires vides, pour que l'accès soit libre aux navires
chargés qui arrivent. V. t. Il se dit
d'une rivière dont les glaces se rompent. La rivière a débâclé.
Débagouler : (dé-ba-gou-lé).
1° V. t. Terme bas. Vomir 2° V. t. Fig. Débagouler un torrent d'injures.
Débouquer : (dé-bou-ké), v. t. Terme de marine. Sortir des bouches ou
des canaux qui séparent les îles. La saison qui nous contraignait de regagner
le Petit Goave pour débouquer
avant le 10 septembre à cause du mauvais temps, LE COMTE D'ESTRÉES.
Débucher : (dé-bu-ché). 1° V. t. Sortir du bois ou du buisson, en parlant du
gros gibier. Le cerf a débuché. Voilà d'abord Le cerf donné aux chiens ;
j'appuie et sonne fort ; Mon cerf débuche et passe une assez longue
plaine, Et mes chiens après lui.... MOLIÈRE. 2° V. t. Faire sortir une bête
fauve de son fort.
Décaméron : (dé-ka-mé-ron),
n. m. Ouvrage contenant une suite de récits faits en dix jours. Le Décaméron de Boccace.
Décaver : (dé-ka-vé), v. t. Terme
de jeu. Gagner toute la cave d'un joueur, tout l'argent qu'il a devant lui. Il
m'a décavé en deux coups. Se décaver,
v. pr. Perdre sa cave.
Déchaler : (dé-cha-lé), v. t. Terme de marine. être à découvert, en parlant
de la carène d'un bâtiment échoué. La mer déchale beaucoup, elle descend très
bas.
Décimateur : (dé-si-ma-teur), n. m.
Celui qui avait le droit de lever la dîme. Un moine, gros décimateur, avait intenté un procès à
des citoyens qu'il appelait ses paysans, VOLTAIRE.
Décimo : (dé - si
- mo), adv. Dixièmement. Il s'écrit ordinairement 10°, dans une série
d'articles qu'on note par 1° ou primo, etc.
Déclos : OSE (dé-klô, klô-z'),
part. passé de déclore. Qui n'a pas de clôture. Ce parc est déclos en plusieurs endroits. Par
extension. (Je) sentis à son nez, à ses lèvres décloses, Qu'il fleurait bien plus fort, mais non pas mieux que
roses, RÉGNIER.
Décours : (dé-kour ; l's ne
se lie pas), n. m. Décroissement de la lune ; le temps qui s'écoule de la
pleine lune à la nouvelle. Il y a de petits dieux qui font descendre la lune
dans le décours, VOLTAIRE.
Décubitus : (dé-ku-bi-tus'), n. m.
Terme de physiologie. L'attitude dans laquelle le corps repose, lorsqu'on est
couché sur un plan plus ou moins horizontal.
Décurie : (dé-ku-rie), n. f. Terme
d'antiquité romaine. Troupe composée de dix soldats. Division de certaines
classes, contenant d'abord dix personnes, puis un nombre indéterminé. Antoine
fit des décuries de sénateurs, de chevaliers, MONTESQUIEU.
Déduit : (dé-dui), n. m. 1° Terme du
style badin. Divertissement, occupation agréable. Il avait dans la terre une
somme enfouie, Son coeur avec, n'ayant autre déduit Que d'y ruminer jour et nuit,
Défluxion : (dé-flu-ksion), n. f.
Fluxion sur, écoulement d'un liquide, ou, fig. d'une force, d'une vertu, de
haut en bas. Particulièrement, catarrhe. Il ne craint ni les dents ni les défluxions, RÉGNIER.
Défouir : (dé-fou-ir), v. t. Tirer,
en fouissant, hors de terre.
Déhaler : (dé-ha-lé),
v. t. Terme de marine. Haler en dehors, relever, retirer. Se déhaler, v. pr. Reculer par une
manoeuvre contraire au halage. Fig. et populairement, sortir d'une mauvaise
position.
Déhortatoire : (dé-or-ta-toi-r'), adj.
Terme de diplomatique. Lettre déhortatoire,
lettre qui exhorte à ne pas faire une chose.
Délarder : (dé-lar-dé), v. t. Terme
d'architecture. Enlever une partie du lit d'une pierre ; piquer une pierre
avec le marteau pour l'amincir ; couper obliquement le dessous d'une
marche de pierre. Terme de charpentier. Abattre les arêtes d'une pièce de
bois ; couper obliquement le dessous d'une marche d'escalier.
Deleatur : (dé-lé-a-tur),
n. m. Signe indiquant, dans la correction des épreuves, le retranchement des
lettres, des mots ou des lignes. Au plur. Des deleatur.
Délicoter : (dé-li-ko-té), v. t. Défaire le
licou ; Se délicoter, v. pr. Se dit d'un cheval qui se défait de son licou.
Délusoire : (dé-lu-zoi-r'),
adj. Propre à induire en erreur, à tromper, à faire illusion. Argument délusoire.
Demisellage : (de-mi-zè-la-j'),
n. m. Nom qu'on donnait, dans l'ancienne coutume, au célibat.
Démiurge : (dé-mi-ur-j'), n. m.
Terme de philosophie ancienne. Nom donné par les Platoniciens à l'intelligence
créatrice.
Demoiselle : (de-moi-zè-l'), n. f.
Pièce de bois, dite aussi hie, de trois ou quatre pieds de haut, ronde et
ferrée par les deux bouts, et munie de deux anses au milieu qu'on empoigne
quand on veut se servir de cet outil. La demoiselle sert aux paveurs à enfoncer les pavés. Terme de marine.
Listeau de porte-hauban. Outil de bois tourné pour ouvrir les doigts d'un gant.
Bouteille de grès, remplie d'eau chaude, servant à échauffer les lits. On dit
aussi moine.
Démotique : (dé-mo-ti-k'), adj.
Terme d'antiquité. Populaire. Écriture démotique.
Chez les anciens Égyptiens, écriture démotique
ou enchoriale, écriture qui, abrégée de l'écriture hiératique ou cursive, fut
appropriée à la langue vulgaire des derniers temps. N. m. Le démotique, l'écriture démotique.
Dénaire : (dé-nê-r'), adj. Qui a
dix chiffres ou caractères. Arithmétique dénaire, notre arithmétique qui se sert de dix chiffres, y compris
le zéro.
Dénéral : (dé-né-ral),
n. m. Plaque ronde servant de modèle au monnayeur, pour faire une espèce de la
grandeur et du poids voulu.
Dent-de-lion : (dan-de-li-on), n. m. Nom
vulgaire du pissenlit commun, ou du taraxacum dent de lion (synanthérées) appelé aussi couronne de moine.
Dépaissance : (dé-pê-san-s'), n. f.
Action de paître, de faire paître ; lieu où les bestiaux vont
paître ; droit de faire paître les bestiaux.
Dépaler : (dé-pa-lé), v. t. Terme de marine. Un navire dépale, quand le
vent ou le courant l'entraînent hors de sa position.
Déprécation : (dé-pré-ka-sion), n. f.
Prière faite avec soumission pour obtenir le pardon d'une faute.
Dérayer : (dé-rè-ié), v. t. Terme d'agriculture. Tracer le dernier sillon
d'un champ, pour le séparer du champ voisin. Terme de relieur. Rendre, pour la
reliure, les peaux minces et d'égale épaisseur.
Désamour : (dé-za-mour), n. m. Cessation de l'amour,
refroidissement.
Déshérence : (dé-zé-ran-s'), n. f.
Terme de jurisprudence. Défaut d'héritiers ordinaires, par suite duquel la
succession revient à l'État. Succession en déshérence. Tomber en déshérence.
Désidératif : IVE (dé-zi-dé-ra-tif,
ti-v'), adj. Terme de grammaire. Qui exprime le désir. Forme désidérative.
Verbes désidératifs.
Désinence : (dé-zi-nan-s'),
n. f. 1° Terme de grammaire. Terminaison des mots 2° Terme de botanique.
Manière dont un organe se termine.
Désobligeante :
(dé-zo-bli-jan-t'), n. f. Sorte de voiture étroite qui ne peut contenir que
deux personnes. (XVIIIe s.)
Despumation : (dè-spu-ma-sion), n. f. Opération par laquelle on enlève l'écume et
les impuretés rassemblées par l'action du feu à la surface d'un liquide en
ébullition.
Désultoire : (dé-sul-toi-r'), adj.
Qui passe d'un sujet à un autre. Pardonnez-moi le style désultoire de ma lettre, BENJAMIN
CONSTANT.
Détorquer : (dé-tor-ké), v. t. Donner
un sens forcé, une interprétation fausse pour en tirer avantage. Détorquer un texte, un passage.
Deutérogame : (deu-té-ro-ga-m'), n.
m. et f. Terme didactique. Celui, celle qui se marie en secondes noces.
Deutéronome : (deu-té-ro-no-m'), n. m. Nom du cinquième
livre du Pentateuque.
Deutérose : (deu-té-rô-z'), n. f.
Répétition, reproduction une seconde fois. Il faut une deutérose de l'idée révolutionnaire, une nouvelle manifestation du
socialisme, PROUDHON.
Devantière : (de-van-tiê-r'), n. f.
Sorte de jupe fendue que portent les femmes quand elles montent à cheval à la
manière des hommes.
Dévoirant : (dé-voi-ran) ou
DÉVORANT (dévo-ran), n. m. Ouvrier compagnon du devoir.
Dextrorsum : (adjectif invariable et adverbe) qui
s'effectue dans le sens des aiguilles d'une montre (par opposition à
senestrorsum).
Dia : (dia), expression invariable. Cri des
charretiers pour faire aller les chevaux à gauche. Fig. Il n'entend ni à hue ni
à dia, ni à dia ni à huhau, on ne peut lui faire
entendre raison.
Diaconique : (di-a-ko-ni-k'), n. m.
1° Lieu voisin de l'église où l'on conservait autrefois les vases sacrés et les
ornements 2° Partie du sacré tribunal dans laquelle siégent les diacres à la
droite du pape 3° Livre de l'église grecque où sont expliquées les fonctions
des diacres.
Diacritique : (di-a-kri-ti-k'), adj.
Terme de grammaire. Qui sert à distinguer. Signes diacritiques, signes qui
n'ont d'autre but que d'empêcher la confusion des mots ; tels sont
certains accents. Ainsi l'accent grave est mis sur où adverbe pour le
distinguer de ou conjonction.
Diagraphe : (di-a-gra-f'), n. m.
Terme de dessin. Instrument servant à transporter sur le papier la
représentation des objets, sans connaître le dessin et la perspective.
Diallèle : (di-al-lè-l'), n. f.
Terme de rhétorique. Sorte de renversement ou d'antimétathèse, comme dans cette
phrase : C'est le plus riche des savants et le plus savant des riches.
Diane : (di-a-n'), n. f. Batterie de
tambour qui se fait à la pointe du jour. Battre la diane. Ce n'était pas Madrid, le Kremlin et le Phare, La diane au matin fredonnant sa fanfare,
V. HUGO.
Diaphorèse : (di-a-fo-rè-z'), n. f.
Transpiration plus abondante que la transpiration naturelle et moins que la
sueur.
Diascévaste : (di-a-ssé-va-st'),
n. m. Terme de philologie. Critique qui arrange et corrige ; s'est dit des
critiques grecs, particulièrement de ceux d'Alexandrie, qui se sont occupés des
poèmes d'Homère, de l'arrangement des chants, de l'authenticité de certains
vers, et de la correction du texte.
Diatribe : (di-a-tri-b'), n. f. 1°
Dissertation critique 2° Par extension, écrit, discours violent et
injurieux ; critique amère.
Diaule : (di-ô-l'), n. f. Flutte
grecque double.
Dicastère : (di-ka-stè-r'), n. m. Terme d'antiquité.
Lieu où l'on rendait la justice.
Dictamen : (di-kta-mèn'), n. m. Le dictamen de la conscience, ce que
dicte la conscience.
Dictum : (di-ktom'), n. m. Dispositif d'un jugement, d'un
arrêt.
Didascalie : (di-da-ska-lie), n. f.
Chez les Grecs, instruction donnée par le poëte aux acteurs ; et aussi
travail critique sur le nombre et l'époque des pièces jouées. Chez les Latins,
petite note placée en tête d'une pièce de théâtre et indiquant l'origine de la
pièce, l'époque de la représentation, etc.
Dideau : (di-dô), n. m. Terme de
pêche. Nom d'un grand filet de pêche, dont on barre une rivière pour arrêter le
poisson ou autre chose.
Diérèse : (di-é-rè-z'), n. f. 1°
Terme de grammaire. Division d'une diphthongue en deux syllabes. On donne aussi
ce nom au signe qui indique la diérèse
et que nous appelons tréma 2° Sorte de métaplasme qui consiste à faire entendre
dans un mot une syllabe de plus qu'il n'en a ordinairement ; ainsi diamant
est de deux syllabes en prose, et il en a trois en vers 3° Terme de logique.
Division d'une chose en ses parties constitutives.
Dieu-conduit : (dieu-kon-dui), n. m.
Terme de marine. Nom qu'on donnait à un cadre qui portait l'image du Christ, de
Marie ou d'un saint, sous la protection de qui le navire était placé.
Dieudonné : (dieu-do-né), n. m.
Donné de Dieu, surnom attribué à des fils de princes dont la naissance est
regardée comme une faveur directe du ciel.
Diffluent : ENTE (di-fflu-an,
an-t'), adj. Terme didactique. Qui s'écoule, se dissout ou s'épanche de tous
les côtés.
Digité : ÉE
(di-ji-té, tée), adj. Qui est en forme de doigt. Racine digitée.
Digitule :
(di-ji-tu-l'), n. m. Terme d'anatomie. Le petit doigt de la main et du pied.
Diglyphe : (di-gli-f'),
n. m. Terme d'architecture. Console ou corbeau qui a deux cannelures.
Digramme : (di-gra-m'), s. m. Terme de
grammaire. Groupe de deux lettres dont la valeur pourrait s'exprimer par un
seul caractère. Gn mouillé est un digramme. Ph pour f est un digramme. Ou est
un digramme pour figurer un son qui n'a qu'une lettre dans plusieurs langues.
Dilatoire : (di-la-toi-r'),
adj. Terme de jurisprudence. Qui fait différer, gagner du temps ; qui tend
à retarder le jugement d'un procès.
Dilection : (di-lè-ksion ; en
vers, de quatre syllabes), n. f. 1° Terme de dévotion. Tendresse qui chérit. La
dilection du prochain 2° Titre
ou qualité qui se donnait en Allemagne aux électeurs. On disait Sa Dilection, comme on dit Sa Grandeur
pour un évêque.
Dilemme : (di-lè-m'),
n. m. Terme de logique. Argument présentant deux propositions contraires et
conditionnelles dont on laisse l'alternative à l'adversaire, certain que l'une
comme l'autre le convaincra. Par exemple, ayant à prouver qu'on ne saurait être
heureux en ce monde, on peut le faire par ce dilemme : " On ne peut vivre en ce monde qu'en s'abandonnant
à ses passions ou en les combattant, etc. "
Dinanderie : (di-nan-de-rie), n. f.
Ustensiles de cuivre jaune, tels que des poêlons, des chaudrons, des plaques,
etc.
Diphthère : (di-ftê-r'),
n. f. Nom donné, dans l'antiquité, aux peaux d'animaux préparées pour écrire
dessus.
Diphtongue : (di -
fton - gh'), n. f. Terme de grammaire. Syllabe formée de la combinaison de deux
voyelles qui, prononcées par une seule émission de voix, font cependant
entendre un double son : rien, Dieu, pied, premier, etc. Adj. Son diphthongue.
Dipyrrhique : (di-pi-rri-k'),
n. m. Terme de prosodie ancienne. Pied de vers composé de deux
pyrrhiques ; c'est-à-dire de quatre brèves comme animula.
Dirimer : (di-ri-mé), v. t. Régler,
trancher. Son autorité ne pouvait dirimer
les différends auxquels donnaient lieu les prétentions opposées, LAMENNAIS.
Discursif : IVE (di-skur-sif, si-v'),
adj. 1° Terme de logique. Qui tire une proposition d'une autre par le
raisonnement. L'homme a la faculté discursive 2° Terme de dévotion. Inquiet,
agité. Cette foi qui fait le passage de l'état discursif à l'état contemplatif,
BOSSUET.
Dispache : (di-spa-ch'), n. f.
Terme de droit maritime. Espèce de discussion et d'arbitrage entre les
assureurs et les assurés.
Distique : (di-sti-k'), n. m. Terme
de prosodie grecque et latine. Deux vers renfermant un sens complet, surtout
lorsque l'un est hexamètre et l'autre pentamètre. Terme de versification
française. Pièce composée de deux vers seulement. Guichard, d'un long quatrain
tu fais un long distique ;
Retranche encor deux vers, tu seras laconique, LEBRUN.
Distyle : (di-sti-l'), n. m. Terme
d'architecture. Porche formé de deux colonnes.
Dition : (di-sion), n. f. Empire,
autorité. .... De voir cette femme (Mme du Maine), qui avait tant osé assurer
qu'elle renverserait l'État, de la voir rager entre quatre murailles de la dition de M. le duc, SAINT-SIMON.
Dittologie : (di-tto-lo-jie), s. f.
Terme de grammaire. Nom donné quelquefois à la synonymie.
Divan : (di-van), n. m. Se dit
d'une collection de poésies arabes dont chacune s'appelle ghazel. Goethe a composé
un recueil de poésies orientales qu'il a nommé divan.
Divellent : ENTE
(di-vèl-lan, lan-t'), adj. Terme didactique. Qui arrache, qui sépare.
Divonne : (di-vo-n'), n. f. Terme d'antiquité gauloise. Nom
gaulois des fontaines.
Dizeau :
(di-zô), n. m. Tas de dix gerbes de blé, de dix bottes de foin. Mettre les
gerbes en dizeau.
Dizenier : (di-ze-nié)
ou DIZAINIER (di-zè-nié), n. m. Autrefois, chef d'une dizaine ou portion d'un
quartier de ville. Les dizeniers
de Paris. Des dizeniers, des
centeniers furent astreints à des devoirs journaliers, VOLTAIRE.
Docte : (do-kt'), adj. Instruit, versé
en toute sorte de connaissances littéraires. L'homme docte sert moins que l'homme pacifique, CORNEILLE. Par raillerie,
une docte matrone, une femme
savante.
Dodine : (do-di-n'), n. f.
Ancienne sorte de mets. Le repas était plein de plusieurs et divers mangers
extrêmement bons.... comme de la dodine,
de la menestre, et d'autres telles sauces friandes et délicates, les Oeuvres de
Lucian, etc. Paris, Richer, 1613.
Dogaresse : (do-ga-rè-s'),
n. f. La femme d'un doge.
Dogre : (do-gr'), n. m.
Bâtiment dont la mâture consiste en un grand mât, un mât d'artimon et un
beaupré, et qui fait le grand cabotage et le long cours.
Dolabre : (do-la-br'),
n. f. Espèce de hache de guerre du moyen âge.
Dolent : ENTE (do-lan, lan-t'), adj.
Qui souffre et se plaint . Qui exprime la douleur.
Domifier : (do-mi-fi-é), v. t. Terme
d'astrologie. Diviser le ciel en douze parties, qui s'appellent maisons, pour
dresser un horoscope.
Dondaine : (don-dè-n'),
n. f. Terme militaire du moyen âge.
Machine pour lancer de grosses pierres.
Dorimène : (do-ri-mè-n'),
n. m. Oeillet panaché, pourpre, sur un fond blanc.
Doris : (do-ris), n. f.
embarcation utilisée notamment par les pêcheurs terre-neuvas. Etym. En grec,
nom d’une néréide.
Dosse : (do-s'), n. f. Grosse planche
qui, étant sciée d'un côté, conserve son écorce dans l'autre ; c'est la
première planche qu'on enlève d'un arbre pour l'équarrir. On l'appelle aussi dosse-flache.
Dossière : (dô-siê-r'), n. f.
Morceau de cuir large et épais qu'on met sur la selle du cheval de limon et
dans lequel entrent les limons. Partie du dos d'une cuirasse.
Douaire : (dou-ê-r' )
, n. m. Portion de biens qui est donnée à une femme par son mari à l'occasion
du mariage, dont elle jouit pour son entretien après la mort de son mari, et
qui descend après elle à ses enfants.
Doubleau : (dou-blô), n. m. Terme
de charpente. Forte solive d'un plancher qui porte les chevêtres. Adj. Arcs-doubleaux, premiers arcs qui forment
les voûtes, d'un pilier à l'autre.
Douce-amère : (dou-sa-mê-r'), n. f.
Sous-arbrisseau du genre morelle (solanum dulcamara, L.), dont les tiges, d'une
saveur un peu amère, laissent un arrière-goût sucré, et qui est employé dans
certaines affections de la peau. Au plur. Des douces-amères, qu'on prononce
comme au singulier.
Doucine : (dou-si-n'), n. f.
Terme d'architecture. Moulure de corniche moitié convexe et moitié concave, qui
se nomme aussi gueule droite ou renversée suivant sa position. Dans la langue
du XVe et du XVIe siècle, doucine,
doulcine signifiait une trompette (sans doute de doux, à cause de sa douceur)
Douelliére :
(douè-llè-r', ll mouillées), n. f. Plantation de châtaigniers exploités pour la
fabrication des douelles ou douves de tonneaux.
Douzil : (dou-zi), n. m. Petite
cheville qui sert à boucher le trou fait à un tonneau pour en tirer du vin.
Dracène : (dra-sê-n'),
n. f. Terme d'antiquité. La femelle de l'animal fabuleux qu'on appelait dragon.
Drache :
(dra-ch'), n. f. Terme de pêcheurs de Terre-Neuve. Huile de morue non encore
épurée.
Dragonne : (dra-go-n'), n. f.
Cordon ou galon qui orne la poignée d'une épée. Dragonne de laine, de cuir, de buffle. Les feux du polygone, Et la
bombe et le sabre, et l'or de la dragonne
Furent ses premiers jeux (à Napoléon), V. HUGO.
Dragonner : (dra-go-né), v. t. Dragonner quelqu'un, le tourmenter. Se
dragonner, v. pr. Se créer des
chagrins, des soucis.
Draille : n. f. Reg. piste empruntée par les
troupeaux transhumants.
Drapière : (dra-piê-r'),
n. f. Grosse épingle courte pour fermer les ballots.
Drosse : (dro-s'), n. f. Terme
de marine. Organe qui transmet au gouvernail les mouvements de la roue.
Drosser : (dro-sé), v. t. Terme de
marine. Entraîner un navire vers la terre, le serrer contre la terre. Ce navire
est drossé par le courant.
Dryade : (dri-a-d'), n. f. Terme
du polythéisme gréco-latin. Divinités qui faisaient leur demeure dans les bois,
et qui y présidaient. Le poëte ne rencontrait que des faunes, il n'entendait
que des dryades, CHATEAUBRIAND.
Ducasse :
(du-ka-s'), n. f. Nom, en Artois et dans
Ductile : (du-kti-l'), adj. Qui
peut être tiré, allongé, étendu sans se rompre. L'or est le plus ductile de tous les métaux. On
fabrique le papier, on file les métaux ductiles,
VOLTAIRE.
Duègne : (du-è-gn'), n. f. 1°
Gouvernante chargée de veiller sur la conduite d'une jeune personne 2° Nom
qu'on donne ordinairement à une vieille femme qui est chargée de la conduite
d'une jeune.
Dugazon : du-ga-zon),
n. f. Terme de théâtre. Nom d'une actrice qui jouait parfaitement les rôles
d'amoureuse, et qui a été donné aux chanteuses légères d'opéra-comique imitant
le genre créé par celle qui les a précédées.
Duire : (dui-r'), V. t. Convenir à quelqu'un, être de sa convenance.
Genre de mort qui ne duit pas à gens peu curieux de goûter le trépas,
Duis : (dui), n. m. Lit créé à
l'aide de digues parallèles entre lesquelles les eaux qui divaguaient sur une
surface se trouvent réunies pour les besoins de la navigation.
Dulie : (du-lie), n. f. Terme
de théologie. Le culte de dulie,
culte de respect et d'honneur que l'on rend aux saints, par opposition au culte
de latrie qu'on rend à Dieu seul.
Dyscole : (di-sko-l'), adj.
Difficile à vivre, de mauvaise humeur. Comme je ne puis empêcher ceux (les
évêques) qui sont à Paris d'être de l'assemblée et qu'il peut y en avoir de dyscoles, j'y fourrerai les évêques in
partibus, SAINT-SIMON.