S.K.
Et chaque nuit chuintent leurs dents
Charriées sans bruit du sec élan
Des
blêmes cendres crématoires,
Effroi des fours, ballots de braise
Formes
qui fondent dans la glaise,
Et chaque soir les brunes bottes
Claquent
la chair contre les portes
Du fourgon lourd des mâchoires,
Et ces
fumées, que l'on enfourne
Tous ces chariots que l'on retourne,
Lorsque les cheminées ululent
Leurs corps
s'essoufflent, capitulent,
Hachés brûlés couverts de chaux
Et chaque nuit
chutent leurs os...
Guillaume Kulich
Illustration - David Olère (1902 - 1985)
"Cette poésie est directement inspirée d'un ouvrage que j'ai fini ce midi. Sonderkommando,
de Shlomo Venezia (Albin Michel), un des rares survivants de ces " équipes spéciales ".
Pour la " petite " histoire : chargées par les SS de vider les chambres à gaz
et de brûler les corps des victimes, avant d'être éliminées à leur tour au bout de quelques mois..."
Guillaume Kulich (Vilmos), forum de LU, 22 mai 2007