Novembre et Même Si

 

 Et même si des mots la prière incertaine
Dans cette folle ardeur, mon impatiente peine,
Il n'en subsiste rien, ô promesse vaine,
Novembre me souviendra

Et même si des chants, l'étreinte inassouvie
Dans ce ciel délaissé, champ d'étoiles à l'oubli,
Il n'existe plus rien, en mirage nos vies,
Novembre me souviendra

Et même si la vigne, desséchée, diapason,
Dans ces larmes terreuses, à perte d'horizon,
Il n'en reste plus rien, des ailes de coton,
Novembre me souviendra

Et même si nos cœurs, prisonniers, à l'étroit,
Dans ces peines, ces corps, dont les âmes tout bas
Ne désirent plus rien, clamer haut leurs émois,
Novembre me souviendra

Jamais nos draps n'ont défroissé
Et de nos cœurs amoureux l'été
Chassait l'automne au lendemain
Quand nous enlacions fort de nos mains
Le battement sec de nos envies
La nuque chaude et même si

Jamais nos corps ne s'épargnaient
Et de la lune le ciel entier
Priait nos noms au frais matin
Quand nous éclairions fort de nos mains
Le vœu sincère de nos deux cris
Je t'aime perle et même si

 

Guillaume Kulich

 

 Illustration graphique - Aigrebrun Photoblog