Cirque d'Embruns

 

 Aux cavaliers tourneurs, les vertiges mongols
Et les flots embrasés par leurs sabots ivrognes
Et l'écume rougie sous les fers qui rayonnent
Leurs cercles bigarrés et ces ruades folles !

 

Lors des roches jaunies, dans un cirque d'embruns
Petits soleils équestres, ils s'élancent soudain
Et le sable vrombit en spirales farouches
Cinglant nos joues meurtries d'une gifle manouche !

 

 Tisseurs d'arabesques sur leurs sillons opales
Ils jettent sur la grève une crissante toile
Et sabrent nos humeurs de leurs rires voyous ;

 

Ils rient, puisqu'en roulant, happées par les remous,
Les vagues auront tôt fait d'effacer leurs sillages,
Et le sel et le vent de guérir nos visages...

 

Guillaume Kulich

 

 Illustration graphique - Cécile   VERHAEVER