Cendres de Champagne
L'amour, comme la cendre blanchie,
Pouilleux chardon, l'épine
urticaire,
S'achève dans un bris de calcaire,
Sur les coteaux
d'Ay,
Ces rondes grappes, ces rouges vignes
Par delà les routes
généreuses,
Quand la ronce, aux heures douloureuses,
Crève cœur,
s'égratigne,
Grise liqueur, mildiou fiévreux,
Un millésime trempé
d'échardes,
Ces pleurs, et les tristesses pochardes,
Tous ! Des
chancres noueux !
Car des piquettes du chagrin,
Jamais ne germent de
raisins,
Aucune rose, aucune fesse,
Seuls les souvenirs, ha !
champagne, quelle ivresse !
Guillaume Kulich