"Ô mon amour au front
chargé de brume,
Mon impossible amour,
assoiffé de baisers
Sans l’écorce rugueuse de tout ce temps volé,
Abandonne jamais et ses
doigts de geôle.
Ô mon amour aux yeux scrutant
la terre,
Mon indomptable amour, laisse
le ciel pleurer
Son chagrin déserteur sur l’océan trop plein
Et défais les plis de ma robe
si lourde.
Ô mon amour, toi pudique et
fragile,
Mon bel amour aux lèvres de
fruit mûr,
Laisse courir mes doigts
hésitants et câlins
Sur le champ de blé noir de ta
chevelure.
Ô mon amour, au ventre
doux-salé,
Mon tendre amour, pour que s’échouent tes bras
En collier mouillé autour de
mon cou d’ivoire,
Viens naufrager sur moi tes
rêves éphémères."
Un homme peut-il aimer un
corps de pierre,
Et même si elle pleure, figée
dans sa prison,
Peut-il entendre les sanglots
éperdus
De celle qui l’attend, condamnée au silence…
Patricia
Romanet-Faucon