UN JOUR...
Un jour, c’est sûr, je partirai,
Vous mes amis de si longtemps,
Un jour c’est sûr, je m’en irai,
Vous mes enfants que j’aime
tant,
Vous mes frères, d’un autre temps.
Mais même absent au
rendez-vous,
Plus que présent dans vos passés,
Je resterai,
souvenez-vous,
Toujours gravé dans vos pensées.
Toujours vivant,
au fond de vous.
Il y aura, dans l’éclatement,
De vos chansons
et de vos rires,
De vos tristesses également,
De vos rêves et de
vos délires,
Un peu de moi, à tout moment.
Alors
qu’ont fui, rêves d’enfants,
Ce n’est plus le temps que je pleure,
Le temps qui passe et demeure,
Pour deux femmes et un enfant,
L’éternité, dans un instant.
Comme ce soir, de plein printemps,
Où balbutie mon existence,
Aujourd’hui, comme auparavant,
J’en oublie presque leur absence,
Tant, en moi, ils restent
vivants.
Si la porte s’est refermée,
Ce n’est pas faute
de sentiments,
Faute d’avoir rêvé, aimé,
Ou les deux, au même
moment.
Mais le miroir, même brisé,
Garde encore, par
transparence,
L’image de nos baisers,
De nos multiples
espérances
Et de ces yeux qui ont pleuré,
Votre départ n’est
qu’apparence,
Oh vous ! Tout vous est demeuré.
Ma mémoire si peu fidèle,
Vouée aux rêves
évanescents,
Même fugace ou infidèle,
Garde l’empreinte des
absents.
Vous mes peines après tous ces jours,
Après tous ces
chagrins passant,
Au fond de moi, vivez toujours,
Oui je le
sais, oui je le sens.
Roger VIDAL