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R Ê V E   (Pour Rosette)    décembre 1994»

 

 

La forme ou le fond, le plus important,

 Soigne le dehors ou bien, le dedans,

Mais je savais bien, de gré ou de force,

Qu’il ne guérissait que les non vivants.

 

Nos rires envolés, nos rêves d’antan,

Nos vies dispersées par le vent d’autan,

C’était hier, peut-être, ou il y a cent ans,

J’ai perdu, depuis, la notion du temps

 

La nuit, c’était toi qui m’enveloppais,

La nuit, c’était toi, tant il faisait froid,

Tant je t’appelais, de vent et de paix,

Tant je te souhaitais, de paix et de vent,

Comme ces noëls qui dansaient la ronde,

Dans mon cœur malade, dans mon cœur

                                                         d’enfant,

De tous ces noëls, lumières du monde,

Montait ma douleur, si noire et profonde,

Que je la savais de pierre et de sang.

 

Nos rires envolés, nos rêves d’antan,

Nos vies dispersées par le vent d’autan,

C’était hier, peut-être, ou il y a cent ans,

J’ai perdu, depuis, la notion du temps.

 

Tu disais « Sois moi car moi, je suis foi »

Tu disais aussi « Nous sommes pareils ».

Au fond de tes yeux, dansaient des soleils

Mais moi, j’avais peur, mais moi, j’avais froid,

J’étais vide, au fond, le cœur en survie,

Déjà prisonnier de mes rêves étroits,

Déjà orphelin de tes rêves à toi,

Pourtant tu chantais  « Que c’est beau la vie »

 

Et je te guettais des étoiles au ciel

Et je t’attendais comme un arc-en ciel

Qui serait soudain, descendu en moi.

Et, du feu, montaient gerbes d’étincelles,

C’était toi et moi encore une fois,

Je savais, déjà, ma peine éternelle,

Savais que sans toi, je n’étais plus moi.

 

Nos rires envolés, nos rêves d’antan,

Nos vies dispersées par le vent d’autan,

C’était hier, peut-être, ou il y a cent ans,

J’ai perdu, depuis, la notion du temps.

 

             Roger VIDAL   décembre   1994                  

 

 

 

 

Autour des grands feux, remplis d’étincelles,

Autour des grands feux,

Des danses et des jeux,

Des rondes enfantines et des tarentelles,

Autour des grands feux et jusqu’au matin,

Autour des grands feux,

Dansaient les lutins.

A la nuit tombante, la nuit espérée,

Ils chantaient pour nous, qui les écoutions,

Ces chants aux accents si désespérés,

Qu’ils faisaient pleurer l’âme des violons.

 

Nos rires envolés, nos rêves d’antan,

Nos vies dispersées par le vent d’autan,

C’était hier, peut-être, ou il y a cent ans,

J’ai perdu depuis, la notion du temps.

 

Du fond des vallées, montait la chaleur,

Du fond des vallées,

Recroquevillés,

Dans petit logis, dans petit bonheur,

Des hommes et des femmes, au quotidien,

Vivaient  mutilés, du cerveau au cœur,

Vivaient, à moitié, un quart de destin

Une vie entière que rien ne rachète,

Que rien ne trouble, ni soir, ni matin,

Les chaînes rivées, au fond de leur tête.

Nous leur battissions de grands avenirs,

Châteaux  de sable, pour l’éternité,

Car nous savions bien que les souvenirs,

Ne peuvent souffrir la médiocrité.

 

Nos rires envolés, nos rêves d’antan,

Nos vies dispersées par le vent d’autan,

C’était hier, peut-être, ou il y a cent ans,

J’ai perdu, depuis, la notion du temps.

 

Il était là-haut, caché sous les pins,

Il était là-haut,

Au-delà des mots,

Dansant sur les fils, dans ses escarpins,

Le génie des airs, qui disait la vie,

Guérissait les plaies, guérissait l’ennui

Guérissait les cœurs de toutes envies

Mais j’ai oublié dans cette autre vie

S’il créait le jour quand il faisait nuit.

J’attendais de lui, guérison et force,

Hors du conscient, hors même du temps,

J’attendais de lui, de toutes mes forces,

Le miracle vain de l’oubli des ans.

J’attendais de lui, qu’il soigne l’écorce,