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Poète, artiste, allons donc

 

 

 

 

Troubadour, chanteur ou poète,

Charlatan au verbe rimé

Garde bien au fond de ta tête

Que ta fonction est de mimer,

Prend des mots qui tuent ou qui blessent

Et hâte-toi de les grimer

Pour que nul ne les reconnaisse.



Que tes propos soient innovants

Ou usés, connus, reconnus,

Tu peux tout dire aux quatre vents,

Tout exprimer sans retenue,

Prends des mots comme des promesses

Mais très banals et convenus

Pour que chacun s’y reconnaisse.



Toi qui depuis le moyen age

Te prenais pour un missionnaire

Tu n’as pas eu en apanage,

La vue ample d’un visionnaire

Tu ne penses que de temps en temps

Mais tu restes aux préliminaires,

Et ça nous fait passer le temps.



Il n’est pas plus belle écriture

Que celle qui naît spontanément,

Détenteur de vaine culture

Qui a reçu tous agréments,

Officiel reçu au Parnasse

D’une langue morte qui ment,

Tu n’es plus qu’un songe qui passe.



Mais tu batailles dans la rime

Oh poète qui poétise

Comme escrimeur qui s’escrime

Pour orner quatre ou cinq bêtises

Et quand tu trouves le vers parfait,

Sur ton exploit tu t’éternises

Pénétré, imbu et satisfait.



Très à cheval sur les principes

Derrière ton verbe, abrité,

A l’ombre crue des participes

Où tu cultives la vanité

Tu fais de Dieu ton archétype…

Ah oui poète sale type

Comme disait Léo Ferré.



Roger Vidal