HIER  LA  MER

 

 

 Tu disais « Au loin, la mer est bleue,

C’est le mystère et l’inconnu,

C’est là où se perdit Morgane »

Et je découvrais en tes yeux,

Toutes les larmes retenues,

Toutes les larmes océanes.

Le large, c’est grand et froid

Et le vent nous contait l’errance

D’Ulysse, retour de Troie.

Aujourd’hui, c’est ainsi l’absence,

Aujourd’hui, c’est ainsi la mer,

Cette fin du monde, je crois,

Ce sel des larmes, au goût amer…

Aujourd’hui, la mer, c’est ainsi,

Presque comme hier, presque la même,

La vague passe et nous aussi

Et l’horizon reste le même.

« Au large, la mer est belle

Et les couleurs indéfinies… »

J’irai, en blanche caravelle,

Pour retrouver, bien défini,

Le point précis où se rejoignent

Les ciel et mer, à l’infini…

Si la mer est plus bleue au loin,

Et si les eaux, aux eaux, ressemblent,

Sur une vague, sans témoin,

Nous pourrons nous y perdre ensemble.

Sur un rayon de l’arc en ciel,

Nous danserons, là où s’atteignent,

A l’infini, l’eau et le ciel.

Toi dans le ciel,

Moi sur la mer

Et nous deux, enfin réunis

Là où l’eau et le ciel s’étreignent,

Garderons une heure, une vie,

L’éternité et plus encore

Dans nos yeux, avant qu’elles s’éteignent

Et que brille la neuve aurore,

Paillettes d’or de nos minuits,

Les mille étoiles de la nuit.

 

 

Roger  Vidal