Moi je t’attends ainsi (18 juin 2005)





Mon bien et mon amie, ma force centrifuge,

C’est en toi et par toi que je trouve l’élan,

L’envie, et le désir, la faim du mouvement,

C’est en toi que je suis, mon abri, mon refuge,

Mon arche de Noé pour survivre au déluge.



Et me voila ainsi pour survivre un moment.



Et je puise en ton sein et je puise ta sève,

Qui coule en ruisselets au dessous de l’écorce,

Ma joie et ma folie, mon délire et ma force,

Mon aube frémissante au matin qui se lève

Mon besoin d’absolu et mon comptant de rêves,



Mes saisons mélangées avant qu’elles ne divorcent.



Un grand soleil tout rouge au dessus de nos têtes

Qui sauront s’obstiner à penser autrement

En dehors de leurs lois, de leurs gouvernements,

Et de tous leurs édits, leurs tabous qui s’entêtent

Et de leurs interdits, leurs refus de la fête



Et pour ces chocolats que volent les enfants.



Le brasier de nos cœurs, d’étincelles regorge,

Attisé au soufflet d’un forgeron maudit,

Il nous pousse en avant, aux flammes d’incendie

Ce grand soleil tout rouge, fort comme un feu de forge

Et cette passion là, nous dessèche la gorge.



Et j’écoute en tremblant les mots que tu me dis.



Ma soif pour s’étancher, gardera ta fontaine,

Cette eau de l’âpreté au goût de pomme sure

Toujours comme aujourd’hui et toujours aussi pure,

Quelles que soient mes joies et quelles que soient mes peines,

Je la boirai, passion, dans le creux de tes veines.



Je la boirai mon cœur sans le moindre murmure.



Tes illusions gardées et les miennes perdues

Avec ton corps tendu, avec tes seins d’albâtre

Je te retrouve amour, ta scène mon théâtre

Nos spectacles enchaînés et nos clichés fondus

Tu me reviens aimée avec tes bras tendus,



Sous les portes cochères où la pluie vient nous battre




Avec mes yeux mouillés et mes peurs retenues

Moi je t’attends ainsi avec mes mains ouvertes

Avec tout ce que j’ai, avec ma vie offerte

Encore piétinée de tes pas reconnus,

Moi je t’attends ainsi, avec mon cœur tout nu.



Je te reçois ainsi et puis je ne sais plus….



Roger Vidal