POUR  ANNE  FRANCK

 

 

 

Pour chaque mot écrit, aux rêves adolescents,

Chaque page noircie, au journal refermé,

Je voudrais, Anne FRANK, je voudrais, à jamais,

Retrouver le soleil, dans des yeux innocents.



Pour chaque mot perdu, aux mémoires enclavées,

Chaque amnésie vécue, de ces oublis tentants,

Je voudrais, Anne FRANK, jusqu’à la fin des temps,

Retrouver l’arc-en-ciel, aux aurores lavées.



Pour chaque mot mort-né, aux refus incertains,

Chaque larme rentrée, à l’inhumanité,

Je voudrais, Anne FRANK, de toute éternité,

Retrouver la lumière, aux univers lointains.



Pour chaque mot non-dit, aux lèvres des vivants,

Chaque espoir conservé, dans la nuit de ces jours,

Je voudrais, Anne FRANK, je voudrais, pour toujours

Retrouver les couleurs, dans un soleil levant.



Pour chaque mot tracé à l’insu des vainqueurs,

Chaque signe formé, comme il a dû l’être,

Je voudrais Anne FRANK, dans toutes ces lettres,

Retrouver l’étoile qui était dans ton cœur.



Là bas, où, au printemps, ta vie s’est arrêtée,

Les oiseaux revenus, d’infinis horizons,

S’envolent, avec tes rêves, au-dessus des prisons,

Comme en la poésie qui a nom « Liberté ».



-J’écris ton nom – Dis-tu, poète de l’espoir,

Passeport pour la vie et, pour l’amour, blanc-seing,

Aux barbelés d’Auschwitz ou de Bergen-Belsen,

Anne, je crie ton nom, du fond du désespoir.





Roger VIDAL