PARADOXES

 


Aux portes des tabous veillent des félins noirs
Gardiens de ces désirs, mi-démons, mi-reptiles,
Qui plantent en secret leurs griffes rétractiles,
Aux stigmates fatals, sur tous les désespoirs.

Despotes sont les rois oublieux des devoirs :
Asservis aux bouffons pervers ou mercantiles,
Leur main porte le sceau des guerres inutiles,
Et la révolte gronde en sapant leurs pouvoirs...

Il est des jeunes gens aux vingt ans toujours tristes
Et des vieillards sereins joyeux et fantaisistes.
On voit des gueux chétifs heureux de vivre ainsi

Et d’opulents nababs pauvres de leur richesse.
Le poète, en son œuvre, a-t-il encor souci
D'élever jusqu'aux cieux son flambeau de sagesse ?

Monique Pierillas