Aurore


Au frileux matin gris la nuit cède le pas :
Le satin de sa robe à son épaule glisse,
L'étoile sur son front s'efface, un peu complice,
Le petit jour brumeux a voilé ses appas.

Des oiseaux querelleurs picorent un repas,
Somnolent le renard, déroulant sa pelisse,
Rêve au doux lapereau dont il fait son délice...
Le chasseur va venir : ils ne le savent pas !

L'abeille pour la rose abandonne sa ruche,
Cosette à la fontaine emplit sa lourde cruche.
Le pain rond, sur la table, attend le pot de miel...

Nuancé d'améthyste un nuage chemine,
La nacre et l'émeraude ont festonné le ciel,
Dans un frisson d'or pur le soleil s'illumine.


Monique Pierillas