Vaisseau fantôme

 

Tes cheveux sont les algues
De l'océan sans fond,
Tes grands yeux sont des phares
Incendiant mes nuits,
Ton corps nu, la gabare
Ballotée aux tempêtes,
Ton front comme la poupe
D'un bateau démonté,
Tes bras tors sont des rames
Brisées par l'ouragan,
Ton sang est la marée
Bouillonnante des mois
Où ta coque écrasée
Echoue dans les récifs
De la falaise abrupte
Des illusions perdues,
Sirène de mon coeur,
Attente de ma vie
Qui ne sera jamais
Qu'un grand vaisseau-fantôme.

Luc Bertal