A Jean Marc Landzberg,

 

La cité des corsaires

 

La mer chante parfois que de fiers équipages
Allaient traquer l'anglois et même l'hispanique,
Par dela l'océan, sur de lointains rivages,
Plus loin que l'orénoque et les deux amériques.



Hommes loyaux et droits, servirent la couronne,
La Perouze, Robert Surcouf, Dugay Trouin,
Grand corsaire l'on vit, hisser jusqu'à Vérone,
La fleur de lys au faîte étroit des brigantins !



Parfois leurs nefs croisaient le sombre pavillon
Des infâmes forbans, ces charognards amers
Qui toutes voil' dehors, poussés par l'aiguillon
De l'or, semblaient mandés par les dieux des enfers…



Le granite gémit sous l'éclat meurtrier
Mais l’altière cité jamais ne fut soumise,
Les grosses bouch' à feu, les arbalétriers
N'en vinrent point à bout, et elle ne fut pas prise



Parfois le vent du sud semble porter nouvelle
De voiliers irisés, d'hommes partis au loin
Qui ne revirent point la fière citadelle
Dormant sous les flots bleus, loin du port malouin



L’onde chargée d'écume étreint la ville calme,
Depuis longtemps déjà les canons se sont tûs
Nul reflet sur la mer n'effraie la belle dame
Le clapotis des eaux berce ses disparus



L'antique bastion semble arrêter le temps
La gloire des marins, portée par les étoiles
Illumine les nuits, montant au firmament
La lune en son halo fait flotter ses longs voiles



L'âme des grands corsaires veille sur Saint Malo  

Pornichet
Le 17 juillet 2004

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