retourà la liste - Didier Meral
Bord de mer...
A Guy Le Calonnec
Un friselis léger
frôle la lande grise,
Les rouges du couchant couvrent de leurs rayons
Ces
oripeaux de jour que la lune reprise,
La nuit semble compter les ombres en
haillons.
Les flots et les forêts, les belles fleurs
sauvages
Frémissent doucement dans la tiédeur du soir,
Et les lueurs
d’argent qui brodent les rivages
Estompent leurs clartés sous ce grand
brunissoir.
Le voile vaporeux d’une robe de brume
D’une senteur
exquise embaume l’air glacé,
Et le blanc goéland scintillant sur
l’écume
Sent le flot langoureux longuement l’enlacer.
Le châle de
minuit endort l’âme des choses,
Les pétales pastels de petits
papillons
Posent leurs bleus baisers sur les lèvres des roses ;
D’un
navire au lointain dansent les pavillons.
Fendant les tourbillons, les
grandes étendues,
Recueillant d’une étoile une larme d’or pur,
Les ailes
d’un trois mats se déploient jusqu’aux nues
Serties d’éclats d’émail et de
lambeaux d’azur….
Ô valse des vaisseaux ! Ô vogue souveraine !
Vois la
vague cavale où se love le vent,
Ce rai teinté d’argent qui nacre la
sirène
Et se meurt dans la mer, mystérieusement…
Mais la mer, en son
sein de maîtresse jalouse,
Berce tant de nochers sur un lit d’algues
vert,
Assoupis dans les plis de sa robe andalouse,
Ô le cri des marins
qu’un murmure a couvert !
DM 2006
Prelude to Tristan und Isolde - Richard WAGNER.
Illustration graphique et musicale - Cécile VERHAEVER
La copie des poèmes de Didier Meral ou d'autres auteurs sur ce site
à des fins commerciales est interdite.