retourà la liste - Didier Meral 

 

 

 

 

Aurore….

 

 

Calices des rosées, les corolles écloses

S’éclairent aux reflets d’une lune sans fard,

Et le bleu de la nuit, aux étoiles mi-closes,

D’une biche qui boit dit le calme regard

 

Miroir du jour enfui, la moire de l’étang

Des ombres adoucit la mémoire humide,

Toute chose s’endort sur la berge ou s’étend

Le drapé velouteux d’une senteur languide

 

Une feuille frémit en la forêt rêveuse

L’aile d’un oisillon s’allonge lentement,

A l’ouest où se déploie une traîne soyeuse

L’aube étend ses atours et la nature attend…

 

L’éclat chaste du mauve étire la pénombre

Bientôt le ciel flamboie embrasé de flammèches

Et l’horizon vainqueur aux archères sans nombre

Dans le rouge forgé a décoché ses flèches

 

Le voile de la nuit lentement s’évanouit

Et ses lambeaux épars dispersés en des brumes

Font un moelleux duvet  que le ciel épanouit

En des brouillards subtils légers comme des plumes

 

L’astre du jour parait, nimbé des gloires d’or,

L’immense firmament inonde de lumière

Les forets et les bois où tout somnole encor

Ses rayons flamboyants réchauffent la sommière

 

Frères ! si en nos cœurs ,chaque matin qui lève

Pouvait de sa splendeur notre amour éveiller

La  terre serait belle et nos âmes une grève

Où les flots de la paix viendraient s’émerveiller !

 

DM 2004

 

 

 

 

 

photo : National geographic