Poncifs
Les prés verts, la mer bleue, sont des
chromos d’usage.
La lune en son quartier, le soleil en surmoi,
La chaleur
d’un chez-soi, le calme d’un visage,
Sont pour tous lieux communs. Pour tous
! Mais pas pour moi.
Je reste circonspect pour ne pas dire hostile
A
ces mots flagorneurs voulant nous subjuguer
Trop apporteurs de modes il faut
que je distille
Leur quintessence, ému, avant que de briguer.
Mansuétude
hardie, d’être insurrectionnel…
Mais si je suis rebelle je reste
admiratif
De tous ces subjonctifs, futurs, conditionnels,
Créant
littérature, essais itératifs.
Je les assemble alors manière
personnelle
En les utilisant au mieux de leur non dit.
Et leur association
deviendra ritournelle
Qui si elle fait poème ne fait pas l’érudit.
Et
je m’émeus parfois d’un laxisme certain
Laissant pour habitude de jamais ne
reprendre
Le mal dit, l’imparfait ,l’imprécis, le hautain
Admettant bien
qu’ainsi on ne peut se comprendre
Qu’en approximations pour décrire une
vie
Qui, vous tenant au cœur ne devrait supporter
Ces onomatopées en
corollaires obvies
Cachant ce mal de vivre qu’il faudra
remporter.
Charles SABATIER
10/12/2002