Pandémie


Où est la vérité ? Celle qu’on dit première
Et qui, affirme-t-on, ne devrait être dite ;
Qu’avec des précautions, bien étrange barrière,
A un langage vrai, afin que l’on évite,
De choquer pauvres gens ne pouvant s’émouvoir,
Qu’avec télé, ciné, trop liges commandites,
De fantasmagories, mises en abreuvoir,
Pour de faibles esprits, toujours hermaphrodites.
Entre bon et mauvais, le neutre étant souvent,
Position adoptée faisant que s’accrédite,
Un no man’s land d’idées, issu du même vent
Qui leur remplit la tête, en bon vieil hypocrite.
Pernicieux et retors, bien pire que phalène,
Qui enfante partout, toujours, et sans invite.
Et défend son non-dit en fausse cantilène,
Il fait des prosélytes litière circonscrite,
Tranquille et rassurante pour que ne pensent point
Ces fatras de gogos qui comme stalactites
Ne vont qu’en descendant , puis, à brûle pourpoint,
Se plaignent fort émus d’être des marguerites
Bien effeuillées. Subtile manipulation,
Dont-il seraient l’objet, ces pauvres sybarites,
Victimes expiatoires d’une coalition.
D’un monde de nantis devenus démérites.

Il faut raison garder, disent ces volubiles,
En mimétismes aigus avec leur parano ;
De jean-foutre, pressés n’ayant pour codicille
Qu’avoir reçu vaccins, d’aiguilles de phono !

06/01/2005

Illustration: Wojtek SIUDMAK  Obraz