Naufrage
En circonvolutions habiles mais pugnaces
;
Elle s’enquérait, maligne, par trop, de mon passé.
Et cet acharnement ne
laissait plus de place
Qu’aux affres d’un amour lassant, car
compassé.
Ces joutes ennuyeuses, beaucoup trop réductives ;
Meublaient
un quotidien émaillé d’allusions.
De ces évocations n’émergeaient,
qu’abortives
Rancœurs, méchancetés, passant pour dérisions.
Personne
ne souhaitait vraiment se trouver libre .
Mais chacun ardemment, voulait ,
prêchant pour soi,
Se donnant des allures, une âme de félibre,
Retrouver
disait-il un peu de quant-à-soi.
Lorsque nous n’eûmes enfin, chacun, plus
mors aux dents :
Aventureux pressés de jouir sans entraves ;
En nous
étalonnant au monde en décadents,
Nous-nous prîmes tous deux du bateau pour
l’étrave.
Mais trop de coups de mers et trop de quais sans
bitte
Firent que notre esquif se trouvant sans barreur
Nous fûmes
incapables en prévoyant l’évite
D’empêcher l’échouage. Bien triste fin
d’ambleurs.
3/11/2002
Illustration
Wojtek SIUDMAK