AFRICA CORPS
Lorsqu’il ouvrit sa main je pus voir
comme un monde
Dans les plis de sa peau qu’avaient stigmatisées
Tant
d’années de labeurs à des tâches immondes
Avec des petits chefs, pudeurs
aseptisées.
Et comme de ce geste il m’indiquait l’adresse
D’un havre
de fraîcheur palace marocain
Je lui dis « Mon ami vraiment plus rien ne
presse,
Venez me raconter qui sont les africains. »
Devant un thé bien
vert d’une aimable faconde
Il me surprit disant, le terme est délicat,
«
Il ne faut adopter ce rictus de Joconde
Pour tenter de comprendre que sont
nos beylicats.
Qu’avez-vous en commun vous de la grande Europe
Avec le
blond du Nord et le méridional ?
Et pour cette unité faudrait-il qu’on
écope
D’un statut de parias au charme hexagonal ?
Comment bien définir
tout ce qui nous divise
Dans notre continent, mais nous unit aussi ?
La
fière négritude, leur espoir pour devise
Arabes, ou boers, habile
reversi.
Et de n’aller trop loin je saurais prendre garde
Eu égard à
vos choix sur notre continent.
Et que vous l’ayez fait par tact ou par
mégarde
Vous fûtes trop souvent bien vifs impertinents .
Alors que
voulez-vous qu’ici je vous raconte
D’un monde que vous fîtes, parfois sans
réflexion,
D’un passé, de son art, des hommes de leurs contes,
Aux
rudiments du votre pour en faire annexion. ?
- Je vous pensais Monsieur,
dis je, un peu surpris,
A voir vos mains, maçon ou terrassier
peut-être,
Et que ce jugement ne soit par vous mal pris
Vous semblez
philosophe ou pourriez enfin l’être !
- Dans mes humanités, bien sûr
faites en France,
Mes lauriers obtenus on m’a recommandé
D’aller bien loin
ailleurs, exhiber leur fragrance
Intello africain, c’était peu
demandé.
Alors pour subsister j’en suis venu aux tâches
Tant méprisées
chez vous pour leur peu de valeur.
La pioche, la truelle et puis enfin la
hache.
Tout en n’oubliant pas Sophie et ses malheurs.
- Là vous me
surprenez ! Connaître la comtesse
Pour un presque d’Afrique c’est plus
qu’être érudit
Et je veux vous défendre des gens dont
l’étroitesse
D’esprit est comme aura, d’apôtres du non dit.
- Il est
trop tard Monsieur, s’occuper de ces choses
Aurait été bien vu, il y a trop
longtemps.
Laissez moi s’il vous plait à ma passion des roses
Car votre
compassion fait perdre votre temps.
Et ne rétorquez point ! Chacun à ses
manières
D’être heureux dans la vie, moi j’ai mes bégonias
Vous, il vous
plait de vivre à l’abri de barrières,
Allons hâtez le pas, …. C’est là, La
MAMOUNIA. »
10/2001
Illustration:
Photos
et dessins du MAROC Essaouira en peinture