Nuits d’ivresse

 


Il est parfois si doux, à l'or du crépuscule,
Lorsque l’été faiblit, jetant ses derniers feux,
D’écouter le mystère au soupir noctambule,
Symphonie illusoire en camaïeu de bleus ;

Contempler le rayon de la première étoile,
Parcourir les sentiers à la mousse des bois,
Dans la brume qui lève un morceau de son voile,
Frissonner de l’extase et demeurer sans voix.

Traverser les blés mûrs assoiffés de silence,
Offrant leurs flancs dorés aux caresses du Vent ;
Sur le bord du ruisseau, coucher son indolence
Et laisser affleurer le désir si fervent.

Aux grappes de raisins, déguster la tendresse,
Inhaler leur parfum, en goûter la vigueur ;
Imaginer la coupe au cœur des nuits d’ivresse,
Quand l’âme s’abandonne exhalant sa langueur.

Charleroi, le 20 mai 2003.

© Cécile VERHAEVER

 

Musique: Sonate  A 1 Andante grazioso, K.311

W. A. MOZART