Le clown


Il jongle avec les mots le pantin en acteur
Un rictus est figé où le fard se fait bouche
Et la foule joviale applaudit son malheur
Pauvre clown aux yeux secs que plus rien n’effarouche

Funambule parfois son numéro l’entraîne
Juché dessus les cœurs sur le fil de la Mort
Le
regard froid perdu vers une aube lointaine
Il ne pense qu’aux pieds et sa peine s’endort

Mais ce soir la tristesse éclate sous les feux
Pour corser l’exercice il se bande les yeux
Comment ne pas penser si le cerveau délire

L’amour a bafoué sa plus profonde instance
Son cœur meurtri soudain martèle se déchire
Las il glisse et s’abat dans le grave silence

Jeudi 1 avril 2004

© Cecile Verhaever

Musique : I Pagliacci, Recitar !... Vesti la giubba, par Mario del Monaco -

Ruggiero LEONCAVALLO (1857-1919).