Le Chevalier


Devant telle sagesse on demeure sans voix
Jamais je n’eus bonheur au cours de l’existence
De rencontrer tel être honorable et courtois
Il n’a qu’une parole et si fière prestance

Puisse le ciel bénir le rai pur qu’est cette âme
Qui de la source claire un matin vigoureux
Poussa son premier cri sur le flanc d’une Femme
Tandis qu’un père aimant exultait bienheureux

Vous savez son ardeur devant l’adversité
Quand il met sur le champ l’ennemi en déroute
J’en connais les émois et la fragilité
La nuit lorsqu’il a froid et que son esprit doute

Craigniez-vous Chevalier attitude volage
D’un cœur si dévoué joyau dans un écrin
Malgré votre procès je pardonne à votre âge
De n’avoir point compris mon plus profond chagrin

A mes mains vous portez la tête d’un empire
Telle une Salomé vous dansez quelques pas
Mais mon cœur est épris c’est pour lui qu’il soupire
Je l’accompagnerai jusqu’au bord du trépas

Charleroi, le 03 novembre 2003

© Cecile Verhaever

Tristan et Iseut, prélude - Richard Wagner (1913-1883)