L’appel de la forêt

 


Il m’est tant agréable, en couvrant le terrain,
De parcourir gaiement les rivières de mousse ;
Enfouir mes repas de ma noire frimousse,
Sous la neige glacée, en un lieu souterrain.

Observer mon Aimé, dont le port souverain
Force crainte et respect, quand son nez se retrousse.
Courir toute la nuit sous la lune si rousse,
Au cœur du blanc manteau si froid et si serein.

Il est doux de chanter à la nuit mon amour
Pour les miens, mes petits, et jusqu’au point du jour
Où, les yeux pleins de rêve et de vagabondages,

Les crocs ensanglantés et le ventre repu,
Je regagne ma couche à l’ombre des bocages,
Me blottir à mon loup, contre son corps trapu

Charleroi, le 3 août 2003.

© Cécile VERHAEVER

 

Musique: Gustav MAHLER